Le dénouement du Vendée Globe 2025 s’annonce absolument époustouflant. Après près de 80 jours de course acharnée autour du monde, les deux skippers de tête, Charlie Dalin et Yoann Richomme, se livrent un duel homérique dans les derniers milles. À peine 133 milles nautiques séparent désormais les deux marins, qui devraient rallier les Sables-d’Olonne mardi dans un final à couper le souffle.
Dalin et Richomme au coude-à-coude
Leader depuis plusieurs jours, Charlie Dalin voit inexorablement fondre son avance sur son poursuivant direct Yoann Richomme. Ce dernier a opté pour une trajectoire légèrement plus à l’ouest, dans l’espoir de bénéficier de vents portants pour revenir à hauteur de Dalin. La stratégie semble payante puisque l’écart entre les deux bateaux n’a cessé de se réduire au fil des heures.
Malgré une avarie sur sa voile d’avant dans la nuit, qu’il a perdue en mer et dû remplacer, « Yo-Yo » Richomme a brillamment su rester dans la course. Preuve de sa combativité, il a même signé le meilleur chrono sur les dernières 24h, grignotant près de 22 milles à son rival. Un exploit à ce stade de la course, avec un bateau et un skipper éprouvés par près de 3 mois de navigation en solitaire.
Rien n’est joué, assure un membre de l’équipe de Yoann Richomme. Yo-Yo n’a jamais lâché, il y croit jusqu’au bout. L’écart se réduit et tout peut se jouer dans les derniers milles, notamment au niveau des Açores et de l’anticyclone. C’est le moment où jamais d’y aller à fond !
La menace Sébastien Simon
Si le duel en tête focalise toute l’attention, un troisième homme pourrait venir jouer les trouble-fêtes. Sébastien Simon, solide 3ème, pointe en effet à un peu plus de 800 milles du leader. Certes, le retard semble conséquent à ce stade mais le skipper de Groupe Dubreuil a prouvé par le passé sa capacité à renverser des situations compromises.
Pour l’heure, Simon devra cependant composer avec une zone de vents faibles après les Açores qui pourrait ralentir sensiblement sa progression. Les routages le donnent d’ailleurs attendu aux Sables-d’Olonne jeudi ou vendredi, soit 2 à 3 jours après les deux leaders. Mais le Vendée Globe nous a souvent habitués à des retournements de situations inattendus.
Les outsiders pour le podium
Derrière le Top 3, la bataille fait rage pour les places d’honneur, avec pas moins de 4 skippers en embuscade, regroupés en seulement 230 milles. Jérémy Beyou, Sam Goodchild, Paul Meilhat et Nicolas Lunven peuvent tous légitimement prétendre au podium en cas de coup dur devant.
Vainqueur de la précédente édition, Jérémy Beyou voudra à coup sûr faire honneur à son statut malgré un début de course compliqué. Le skipper de Charal, actuellement 4ème, mise sur son expérience pour revenir dans le match et pourquoi pas décrocher un impensable doublé.
Je ne lâche rien, assène Beyou dans une vacation avec son équipe. J’en ai sous la pédale, le bateau va bien et on va tout donner jusqu’au bout. Je signe tout de suite pour une place sur le podium !
Record en vue pour Dalin ?
En tête avec une confortable avance il y a encore quelques jours, Charlie Dalin visait ouvertement le record de l’épreuve, détenu depuis 2021 par Yannick Bestaven en 80 jours et 3 heures. Mais la féroce remontée de Richomme pourrait bien contrarier ses plans.
Le skipper de Groupe Macif Santé Prévoyance va en effet devoir rester vigilant et surveiller son poursuivant, quitte à tirer des bords défensifs pour couvrir son avance. Une configuration tactique périlleuse qui pourrait lui coûter un temps précieux et compromettre ses chances de record.
À l’inverse, Yoann Richomme n’a plus rien à perdre. En regagnant plus de 20 milles en 24h sur le leader, il a prouvé qu’il était en mesure de renverser la table. S’il parvient à combler son retard et à dépasser Dalin, il signerait à coup sûr l’un des plus grands exploits de l’histoire du Vendée Globe. Suspense garanti !
Conditions météo cruciales
Dans ce duel à distance, les conditions météorologiques joueront évidemment un rôle crucial. Si Charlie Dalin bénéficie pour l’heure de vents portants stables, son avance pourrait fondre en cas d’encalminement au large des Açores. Une configuration qui avantagerait Yoann Richomme, plus à l’ouest avec probablement plus de vent.
Inversement, une dégradation des conditions sur l’Atlantique avec l’arrivée d’une dépression serait favorable à Dalin, qui pourrait creuser l’écart sur un Richomme pris dans le mauvais temps. Les routeurs des deux teams sont sur le qui-vive et réévaluent en permanence les trajectoires optimales. Le sprint final s’annonce plus stratégique que jamais.
Une arrivée au scénario inédit ?
Dans tous les cas, ce Vendée Globe 2025 devrait nous offrir une arrivée d’anthologie aux Sables-d’Olonne. Jamais dans l’histoire de l’épreuve deux skippers ne se sont livrés un duel aussi serré après avoir avalé 24 000 milles autour du globe.
Les plus fines lames se souviennent de la mémorable édition 2000-2001 où Michel Desjoyeaux avait coiffé au poteau Ellen MacArthur pour 7 petites heures après 94 jours de mer. Un scénario qui pourrait se répéter cette année entre Dalin et Richomme.
On est en train de vivre un dénouement complètement fou, s’enthousiasme un passionné joint par téléphone. Je n’ai jamais vu ça en 9 éditions. C’est du jamais vu d’avoir deux bateaux au contact à ce stade de la course. On va avoir un sprint final de dingue, j’ai hâte de voir ça !
Si Dalin et Richomme venaient à franchir la ligne d’arrivée dans un mouchoir de poche, il s’agirait à coup sûr d’un moment historique pour la voile. Les deux marins entreraient dans la légende d’une course mythique où tous les scénarios sont décidément possibles. Verdict d’ici 2 ou 3 jours !
