Le monde du cinéma français est secoué par une affaire aussi grave que dérangeante. Dominique Boutonnat, président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), est accusé d’agression sexuelle par son propre filleul. Mais contre toute attente, celui qui compte parmi les premiers donateurs du mouvement En Marche! semble bénéficier d’une protection sans faille de la part d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. Une situation qui soulève de nombreuses questions et indigne une grande partie de la profession.
Un parcours émaillé de soupçons
Producteur de films à succès, Dominique Boutonnat a rapidement gagné les faveurs du pouvoir après l’élection d’Emmanuel Macron. Nommé à la tête du CNC en juillet 2019, il a vu son mandat renouvelé cet été malgré la plainte déposée par son filleul en octobre 2020. Ce dernier l’accuse d’agression sexuelle et de tentative de viol lors de vacances en Grèce.
Mis en examen en février 2021, Dominique Boutonnat a pourtant été maintenu à son poste par le gouvernement. Une décision qui a suscité la colère des professionnels du cinéma, nombreux à demander son retrait en attendant la tenue de son procès.
Un soutien troublant de la macronie
Au-delà de son renouvellement à la présidence du CNC, Dominique Boutonnat a également été nommé au conseil d’administration de France Télévision en dépit des accusations qui pèsent sur lui. Un cumul de fonctions et un soutien affiché qui interrogent sur les liens étroits entre l’actuel gouvernement et celui qui fut l’un des premiers à miser sur Emmanuel Macron.
Le parquet a requis le renvoi de Dominique Boutonnat devant le tribunal correctionnel pour agression sexuelle, mais la qualification de tentative de viol n’a pas été retenue.
Franceinfo
Un procès à venir, des questions en suspens
Si la juge d’instruction suit les réquisitions du parquet, Dominique Boutonnat devra comparaître devant un tribunal correctionnel et non une cour d’assises. Les peines encourues seront donc moins lourdes que dans le cas d’une tentative de viol. Mais au-delà de l’aspect judiciaire, c’est bien le silence assourdissant et le soutien indéfectible de l’exécutif qui font scandale.
De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer ce qui s’apparente à une forme de clientélisme et de protection d’un proche du pouvoir, au mépris de la gravité des faits reprochés et de la souffrance de la victime présumée. Une attitude qui jette le trouble sur l’indépendance du CNC et l’intégrité du monde du cinéma.
Alors que le procès de Dominique Boutonnat se profile, les interrogations demeurent quant à l’issue de cette affaire et aux réelles motivations du gouvernement. Une chose est sûre : le malaise est profond et le monde du 7e art attend des réponses claires et des actes forts pour restaurer la confiance et l’éthique au sein des institutions culturelles françaises.