Cet été, alors que le Royaume-Uni s’embrasait dans une vague d’émeutes sans précédent, un homme attisait les braises depuis son lieu de vacances à Chypre. Tommy Robinson, activiste d’extrême droite britannique controversé, est accusé d’avoir jeté de l’huile sur le feu en appelant à manifester sur les réseaux sociaux, où il compte plus d’un million d’abonnés. Propulsé sous les projecteurs, il est depuis devenu le nouveau visage de l’ultradroite outre-Manche.
L’ascension fulgurante d’un marginal
Jusqu’à cet été, Stephen Yaxley-Lennon, de son vrai nom, évoluait dans une relative confidentialité. Cet ancien hooligan au lourd casier judiciaire avait certes déjà défrayé la chronique en fondant l’English Defence League, un groupuscule anti-islam. Mais rien de comparable avec sa notoriété actuelle.
Le déclic survient le 29 juillet. Ce jour-là, trois fillettes sont sauvagement assassinées lors d’un cours de danse à Southport. Robinson appelle immédiatement à manifester sur les réseaux sociaux. Ses posts enflammés sont vus des millions de fois et relayés jusqu’à être brandis dans les cortèges de manifestants en colère.
Un justicier 2.0 ultra-connecté
Le style incendiaire de Robinson fait mouche auprès d’une partie de la jeunesse britannique en quête de repères. Sur le web, il se pose en héros des sans-voix face à l’establishment. Un positionnement habile alors que la défiance envers les institutions n’a jamais été aussi forte.
Robinson a compris le pouvoir démultiplicateur des réseaux sociaux. Il surfe sur la colère avec un discours anti-système radical.
analyse un expert proche du dossier.
Omniprésent sur les plateformes web, l’ex-hooligan y diffuse sa vision ultranationaliste teintée d’islamophobie et de rejet des migrants. Il cible un public jeune, masculin et en rupture avec la société, sensible à son discours martial.
Le martyr de la liberté d’expression
Mais aux yeux de la justice, le verbe va trop loin. Robinson est accusé d’incitation à la haine et jeté en prison. Un emprisonnement vécu comme une injustice par ses soutiens, qui voient en lui un martyr moderne de la liberté d’expression.
Le séjour derrière les barreaux ne fait que décupler son aura sulfureuse. Ses partisans le comparent à Nelson Mandela et des parlementaires prennent publiquement sa défense, dénonçant une entrave au débat démocratique.
C’est un procès politique qui vise à faire taire un opposant. Les citoyens ont le droit de s’exprimer librement, qu’on soit d’accord ou non avec leurs idées.
tempête un élu proche de la droite dure.
Vers une carrière politique?
Fort de ce soutien, Robinson compte surfer sur sa notoriété pour se lancer en politique. Ses équipes planchent sur la création d’un nouveau parti, capable de canaliser la colère qui a explosé cet été.
L’ex-marginal se verrait bien en héraut d’une droite populiste décomplexée, sur le modèle d’un Matteo Salvini en Italie. Un scénario jugé crédible par certains analystes.
Robinson est en train de combler un vide laissé béant par l’échec des partis traditionnels. Il incarne un courant identitaire et autoritaire qui a le vent en poupe.
estime un politologue spécialiste de l’extrême droite.
Si son passé ultra-violent et ses démêlés avec la justice pourraient le handicaper, Tommy Robinson dispose d’une base militante solide et d’un écho médiatique certain. Surtout, il a démontré son habileté à jouer sur la fibre populiste pour imposer ses thèmes.
Reste à transformer l’essai du Web vers les urnes. Mais au vu de son influence grandissante, celui qui clame haut et fort vouloir « reprendre le contrôle » du pays n’a peut-être pas fini de faire parler de lui.
Un épiphénomène inquiétant
Pour autant, Tommy Robinson cristallise les inquiétudes. Sa rhétorique radicale et clivante pourrait fracturer encore davantage une société britannique déjà sous tension.
Beaucoup dénoncent aussi une banalisation de la haine et de la violence dans le débat public, que l’activiste contribuerait à attiser. Certains l’accusent même d’avoir du sang sur les mains, en chauffant à blanc des esprits déjà échauffés.
Face à ces critiques, Robinson joue les martyrs en se drapant dans la liberté d’expression. Un bouclier bien commode mais qui ne trompe personne. La justice a déjà tranché en condamnant ses appels à la haine.
Robinson incarne le pire de ce que les réseaux sociaux peuvent véhiculer : la désinformation, le complotisme, l’appel à la violence. C’est un danger pour la démocratie.
s’alarme un responsable associatif.
Si l’impact réel de Tommy Robinson sur les émeutes reste à mesurer, son cas soulève des interrogations. Comment éviter que les réseaux sociaux ne deviennent des caisse de résonance de la haine ? Quelle place pour la liberté d’expression face aux appels à la violence ? Des questions épineuses, qui divisent autant qu’elles alarment.
En attendant, l’ex-hooligan surfe allègrement sur cette ambiguïté pour gonfler ses rangs et porter ses thèmes dans le débat public. Au risque de faire imploser le fragile équilibre d’une société britannique déjà sur le fil du rasoir.
Le séjour derrière les barreaux ne fait que décupler son aura sulfureuse. Ses partisans le comparent à Nelson Mandela et des parlementaires prennent publiquement sa défense, dénonçant une entrave au débat démocratique.
C’est un procès politique qui vise à faire taire un opposant. Les citoyens ont le droit de s’exprimer librement, qu’on soit d’accord ou non avec leurs idées.
tempête un élu proche de la droite dure.
Vers une carrière politique?
Fort de ce soutien, Robinson compte surfer sur sa notoriété pour se lancer en politique. Ses équipes planchent sur la création d’un nouveau parti, capable de canaliser la colère qui a explosé cet été.
L’ex-marginal se verrait bien en héraut d’une droite populiste décomplexée, sur le modèle d’un Matteo Salvini en Italie. Un scénario jugé crédible par certains analystes.
Robinson est en train de combler un vide laissé béant par l’échec des partis traditionnels. Il incarne un courant identitaire et autoritaire qui a le vent en poupe.
estime un politologue spécialiste de l’extrême droite.
Si son passé ultra-violent et ses démêlés avec la justice pourraient le handicaper, Tommy Robinson dispose d’une base militante solide et d’un écho médiatique certain. Surtout, il a démontré son habileté à jouer sur la fibre populiste pour imposer ses thèmes.
Reste à transformer l’essai du Web vers les urnes. Mais au vu de son influence grandissante, celui qui clame haut et fort vouloir « reprendre le contrôle » du pays n’a peut-être pas fini de faire parler de lui.
Un épiphénomène inquiétant
Pour autant, Tommy Robinson cristallise les inquiétudes. Sa rhétorique radicale et clivante pourrait fracturer encore davantage une société britannique déjà sous tension.
Beaucoup dénoncent aussi une banalisation de la haine et de la violence dans le débat public, que l’activiste contribuerait à attiser. Certains l’accusent même d’avoir du sang sur les mains, en chauffant à blanc des esprits déjà échauffés.
Face à ces critiques, Robinson joue les martyrs en se drapant dans la liberté d’expression. Un bouclier bien commode mais qui ne trompe personne. La justice a déjà tranché en condamnant ses appels à la haine.
Robinson incarne le pire de ce que les réseaux sociaux peuvent véhiculer : la désinformation, le complotisme, l’appel à la violence. C’est un danger pour la démocratie.
s’alarme un responsable associatif.
Si l’impact réel de Tommy Robinson sur les émeutes reste à mesurer, son cas soulève des interrogations. Comment éviter que les réseaux sociaux ne deviennent des caisse de résonance de la haine ? Quelle place pour la liberté d’expression face aux appels à la violence ? Des questions épineuses, qui divisent autant qu’elles alarment.
En attendant, l’ex-hooligan surfe allègrement sur cette ambiguïté pour gonfler ses rangs et porter ses thèmes dans le débat public. Au risque de faire imploser le fragile équilibre d’une société britannique déjà sur le fil du rasoir.