C’est un coup dur pour l’équipage de SVR-Lazartigue engagé dans le Trophée Jules Verne. Alors qu’ils naviguaient à vive allure dans leur tentative de record du tour du monde à la voile, François Gabart et ses coéquipiers ont subi une avarie qui les contraint à interrompre leur périple. Un choc avec un objet flottant non identifié (OANI) a sérieusement endommagé le foil tribord du maxi-trimaran, élément crucial pour la performance du voilier.
Un demi-tour obligatoire vers Concarneau
Face à l’ampleur des dégâts, l’équipage n’a eu d’autre choix que de mettre le cap sur son port d’attache de Concarneau pour réparer. Une décision difficile mais nécessaire, comme l’explique François Gabart :
On a fait demi-tour parce que ça paraissait compliqué que ce foil puisse tenir tout un tour du monde.
François Gabart, skipper de SVR-Lazartigue
Malgré ce revers de fortune, le moral reste bon à bord. L’équipe est déjà focalisée sur la suite, avec l’espoir de pouvoir repartir rapidement à l’assaut du record.
L’espoir d’un nouveau départ
SVR-Lazartigue dispose en effet d’un foil de rechange à Concarneau. Si le reste du trimaran n’a pas souffert, il serait envisageable de repartir dès qu’une fenêtre météo favorable se présente. François Gabart veut y croire :
On pourrait être capable de repartir assez rapidement derrière, dès qu’une nouvelle fenêtre se présente. […] Ce n’est pas complètement mort, il y a encore de l’espoir.
François Gabart
L’équipe devrait rallier la Bretagne d’ici 3 jours environ. Un temps précieux pour dresser un bilan complet de l’état du bateau et préparer la suite des opérations.
Sodebo en tête, mais rien n’est joué
Pendant ce temps, Sodebo Ultim 3 skippé par Thomas Coville poursuit son tour du monde. Parti quelques heures avant SVR-Lazartigue, le maxi-trimaran conserve une confortable avance et reste pour l’instant seul en lice pour battre le record de 40 jours 23 heures et 30 minutes établi par Francis Joyon en 2017.
Mais la route est encore longue et semée d’embûches. Les deux équipages en sont bien conscients, eux qui connaissent la dureté et les aléas d’un tour du monde à la voile. Chaque jour apporte son lot de défis, entre météo capricieuse, manœuvres délicates et stress mécanique intense pour les bateaux.
Une course de tous les superlatifs
Le Trophée Jules Verne est une course hors norme. Créé en 1993, ce défi consiste à établir le record du tour du monde à la voile en équipage, sans escale et sans assistance. Un périple de plus de 40 000 km où les marins repoussent sans cesse les limites du possible.
Au fil des éditions, les temps de référence n’ont cessé de tomber grâce aux progrès technologiques et à l’audace des navigateurs. Les nouveaux maxi-trimarans volants défient les éléments pour grappiller les précieuses heures qui feront la différence.
Au-delà du sport, une aventure humaine
Mais au-delà de la prouesse sportive, le Trophée Jules Verne c’est avant tout une incroyable aventure humaine. Une expérience unique où un équipage soudé doit composer avec un environnement extrême pendant plus d’un mois. Isolement, fatigue, dangers… Les marins repoussent leurs propres limites mentales et physiques dans cette quête du temps.
Un défi hors norme qui force l’admiration et nous rappelle que l’Homme est capable de réaliser de grandes choses quand il s’en donne les moyens. Le Trophée Jules Verne est bien plus qu’une course, c’est un condensé de ce qui fait la beauté du sport et de l’aventure : le dépassement de soi, la solidarité, et cette soif d’exploration qui pousse toujours plus loin les limites.
Alors que SVR-Lazartigue fait route vers Concarneau, tous les espoirs sont encore permis. François Gabart et son équipage ont prouvé par le passé leur détermination et leur capacité à rebondir. Nul doute qu’ils mettront tout en œuvre pour repartir au plus vite en quête de ce record tant convoité. La course contre la montre est lancée, rendez-vous dans quelques jours pour un nouvel épisode de cette formidable épopée autour du monde !