Dans le monde du jeu vidéo, le talent n’a pas de frontières. Nicolas Doucet, un Français de 46 ans, vient d’en faire la brillante démonstration. Jeudi soir, lors de la cérémonie des prestigieux Game Awards à Los Angeles, il est monté sur la scène du Peacock Theater pour recevoir le prix ultime du Jeu de l’Année pour « Astro Bot », le jeu développé par son studio japonais Team Asobi. Un triomphe inédit pour un créateur français, qui couronne un parcours hors du commun.
Un Gersois au pays du soleil levant
Rien ne prédestinait ce natif d’Aignan, un village du Gers, à devenir une figure de proue de l’industrie vidéoludique nippone. Pourtant, dès son plus jeune âge, Nicolas Doucet se passionne pour la culture japonaise, qu’il découvre à travers les mangas et les jeux vidéo du Club Dorothée. Une fascination qui ne le quittera plus.
Après des études d’anglais qui le mènent à Londres, ce féru de jeux vidéo intègre par hasard ce secteur en plein essor. Il fait ses armes chez des géants comme Eidos, Electronic Arts ou Lego, avant de rejoindre Sony pour travailler sur l’EyeToy, une caméra révolutionnaire pour l’époque. Son talent et sa créativité font mouche.
Du Gers à Tokyo, un rêve devenu réalité
Au début des années 2010, Nicolas Doucet réalise son rêve d’enfant : s’installer au Japon pour intégrer le siège de Sony. Là-bas, il prend les rênes de la Team Asobi, un studio dédié à l’expérimentation de nouvelles technologies ludiques. Sous sa houlette, l’équipe donne naissance en 2018 à « Astro Bot Rescue Mission », un jeu en réalité virtuelle mettant en scène un attachant robot.
Fort de ce premier succès, le studio développe « Astro’s Playroom », un jeu préinstallé sur la PlayStation 5 qui permet aux joueurs de découvrir toutes les innovations de la console next-gen. Les retours dithyrambiques confirment le potentiel de cette nouvelle franchise.
« Astro Bot », un concentré de magie made in Japan
Surfant sur cette vague, Nicolas Doucet et son équipe se lancent alors dans la création d’Astro Bot, un jeu de plateforme 3D qui rend hommage aux mascottes emblématiques de PlayStation comme Crash Bandicoot ou Ratchet and Clank. Pendant 3 ans, les développeurs redoublent d’ingéniosité pour livrer une aventure visuellement éblouissante, au gameplay innovant et à l’univers foisonnant.
Propulsé par son script inventif et son level design d’orfèvre, Astro Bot séduit la presse spécialisée, qui lui décerne la note maximale. Sur Metacritic, il décroche un 94/100, ex-aequo avec les blockbusters Elden Ring: Shadow of the Erdtree et Metaphor: ReFantazio. Un carton plein.
« Parfois, je me dis : mais tu as vraiment de la chance de pouvoir faire ça. »
Nicolas Doucet, à propos de son métier de créateur de jeux
La consécration aux Game Awards, et après ?
En décrochant le prestigieux titre de Jeu de l’Année aux Game Awards, chapeautés par Geoff Keighley, Nicolas Doucet est entré dans la légende du jeu vidéo. Une consécration amplement méritée pour ce créateur visionnaire, qui a su greffer l’exigence japonaise sur une French Touch ludique. La boucle est bouclée pour ce gamin du Gers tombé amoureux du pays du soleil levant grâce aux jeux vidéo.
Avec cette reconnaissance internationale, tous les projecteurs sont désormais braqués sur lui. Nul doute que Nicolas Doucet aura à cœur de faire perdurer la magie d’Astro Bot dans ses futures créations. En attendant, il peut savourer son triomphe. Et pourquoi pas s’offrir quelques parties de son jeu fétiche, Super Mario Bros, celui-là même qui, un Noël 1989, a éveillé sa passion. Le jeu vidéo français tient son nouveau héros.
