Paris, décembre 1984. La ville lumière est plongée dans l’effroi. Deux meurtres particulièrement sordides viennent d’être perpétrés, à quelques jours d’intervalle seulement. Les victimes, un avocat et un confectionneur, ont été torturées et lardées de coups de couteau avant d’être achevées sans ménagement. Les enquêteurs de la Brigade Criminelle sont sur les dents. Qui sont les auteurs de ces crimes odieux ?
Le Trio Diabolique entre en scène
L’enquête progresse rapidement et les coupables sont bientôt identifiés. Il s’agit de trois jeunes gens qui forment ce que la presse surnommera le Trio Diabolique : Laurent Hattab, 19 ans, fils d’un négociant ; Jean-Rémi Sarraud, 21 ans, apprenti pâtissier ; et surtout Valérie Subra, à peine majeure et visage d’ange au sourire enjôleur. Un cocktail détonnant qui fascine autant qu’il effraie.
Une jeune femme comme appât
La méthode des trois criminels est aussi simple que redoutablement efficace. Valérie, véritable appât, séduit des hommes fortunés dans les bars huppés de la capitale. Elle les enjoint ensuite à l’inviter chez eux pour un dernier verre. C’est là que Laurent et Jean-Rémi entrent en action, s’introduisant par effraction au domicile des victimes pour les dépouiller. Des broutilles au regard de la violence déchaînée dont ils font preuve.
C’était un massacre à chaque fois. Les victimes étaient rouées de coups, tailladées au couteau. Une sauvagerie inouïe, gratuite. Et pendant ce temps-là, Valérie attendait sagement que ça se passe, comme si de rien n’était.
Un enquêteur proche du dossier
Des rêves de grandeur qui virent au cauchemar
Mais que recherchent vraiment ces jeunes criminels ? L’argent semble être le cadet de leurs soucis, eux qui ne dérobent que quelques objets de valeur. Non, leur véritable motivation serait tout autre. La presse rapporte qu’ils nourrissaient des rêves de grandeur, eux qui voulaient s’acheter un aller simple pour les États-Unis. Las Vegas, Los Angeles, une vie à cent à l’heure comme dans les films. Des chimères qui se fracasseront sur le bitume des rues parisiennes.
L’arrestation et le procès du siècle
Car le Trio Diabolique finit par se faire pincer. Le 22 décembre, soit quelques jours seulement après leur dernier forfait, ils sont arrêtés par la Brigade Criminelle. Ils projetaient de nouveaux crimes, ceux-là peut-être plus terribles encore. Leur procès, très médiatisé, met en lumière la personnalité complexe de chacun. Laurent, le fils à papa flambeur et cynique. Jean-Rémi, jeune homme influençable. Et Valérie, enfin, psychopathe froide malgré son jeune âge.
- Valérie Subra, 18 ans, vendeuse le jour, meurtrière la nuit
- Laurent Hattab, 19 ans, fils de bonne famille dévoré par l’ambition
- Jean-Rémi Sarraud, 21 ans, pâtissier timide embrigadé par ses comparses
Associés dans l’horreur, ils doivent être associés dans la sanction !
L’avocat général lors de son réquisitoire
Malgré la jeunesse des accusés, la justice se montrera implacable. Condamnation à perpétuité pour tous, avec 18 ans de sûreté pour les garçons et 16 pour Valérie. Un jugement à la hauteur de leurs crimes qui ont choqué et révolté la France entière. L’histoire sordide du Trio Diabolique restera à jamais gravée dans les annales judiciaires. Un fait divers aussi fascinant que terrifiant, miroir d’une jeunesse déboussolée, en perte de repères, prête à tuer pour assouvir ses bas instincts. Un avertissement, aussi, sur les ravages d’une société qui peine à transmettre ses valeurs.