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Le Train, Toujours Trop Cher pour la Majorité des Français

Le train, solution verte mais onéreuse ? Une étude expose les obstacles à son adoption massive et les attentes pour démocratiser ce mode de transport. Flexibilité, prix : les défis sont nombreux pour convaincre les Français de délaisser leur voiture au profit du rail. Quelles pistes pour y parvenir ?

Vous rêvez de sillonner la France en train, pour des voyages plus responsables et reposants ? Déchantez : une récente enquête vient confirmer que ce mode de transport, pourtant plébiscité pour ses atouts écologiques, reste trop onéreux pour une majorité de Français. Le chemin de fer a-t-il déraillé sur les questions tarifaires ?

Enquête SNCF : radiographie des usages et attentes

Commandée par la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), une enquête livre un état des lieux sans concession sur le rapport des Français au train. Et le constat est implacable : au cours des 12 derniers mois, seul un Français sur deux a emprunté le rail au moins une fois. Un chiffre qui traduit la marge de progression colossale du secteur.

Le train peine à s’imposer sur les trajets moyens

D’après la Fnaut, l’enjeu majeur réside dans les trajets compris entre 100 et 300 km. Sur ces distances, 69% des sondés privilégient la voiture, contre seulement 20% le train. Un rapport de force qui s’équilibre au-delà de 300 km, mais qui voit l’avion prendre l’ascendant dès que l’on dépasse les 500 km.

Le train souffre de l’image d’un mode trop cher et pas assez flexible.

Bruno Cordier, président de la Fnaut

Prix et flexibilité, principaux freins

Sans surprise, c’est le coût qui refroidit le plus les ardeurs des non-usagers du train, en particulier s’agissant des TGV. Ils sont 75% à juger ce mode de transport trop dispendieux. Une perception en décalage avec la réalité, tempère la Fnaut : le prix moyen d’un trajet TGV (hors Ouigo) gravite autour de 40 euros, stable depuis 2018.

Outre l’aspect financier, les sondés pointent un manque de flexibilité rédhibitoire. Difficultés de stationnement en gare, parcours d’approche peu agréables, accès malcommode… Autant de points noirs qui plombent l’attractivité du rail.

Grèves et perturbations, un impact dévastateur

Enfin, la Fnaut souligne combien les mouvements sociaux entachent durablement l’image du secteur. « Les grèves et perturbations ont un impact probablement beaucoup plus important sur la perception qu’ont les Français du train par rapport à la réalité », insiste Bruno Cordier. La fédération appelle à des campagnes de sensibilisation pour redorer le blason du rail.

Quel avenir pour le train en France ?

Face à ces défis multiples, quelles solutions pour (re)mettre le plus grand nombre sur les rails ? Tour d’horizon des pistes évoquées.

  • Repenser la grille tarifaire : instaurer une tarification plus lisible et attractive, avec des petits prix garantis même au dernier moment.
  • Développer les liaisons transversales : désengorger Paris en multipliant les liaisons de périphérie à périphérie.
  • Améliorer le confort et les services à bord : rendre le voyage en train plus agréable et productif, avec par exemple un accès wifi de qualité.
  • Optimiser le maillage territorial : s’assurer que chaque bassin de vie dispose d’une gare accessible facilement.
  • Investir dans l’intermodalité : proposer des solutions de mobilité intégrées, du domicile jusqu’au quai de gare.

Des chantiers vastes et ambitieux, qui nécessiteront une mobilisation de l’ensemble de l’écosystème ferroviaire. Car le train n’est pas qu’un moyen de transport : il incarne une certaine vision de la société, plus solidaire et plus durable. Un modèle dont la France a, plus que jamais, cruellement besoin.

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