Le 6 novembre dernier, le virage Auteuil du Parc des Princes a déployé un tifo portant l’inscription « Free Palestine » lors du match opposant le PSG à l’Atlético de Madrid. Ce geste de soutien à la cause palestinienne a suscité des réactions contrastées parmi les supporters du club parisien. Certains ont salué l’initiative, y voyant un appel à la paix dans un conflit meurtrier. D’autres en revanche ont dénoncé ce qu’ils perçoivent comme une récupération politique inacceptable. La polémique a pris une telle ampleur que des abonnés de longue date ont demandé la résiliation de leur abonnement.
Des supporters divisés face au message politique
Le déploiement de ce tifo n’a laissé personne indifférent dans les travées du Parc des Princes. Pour une partie des supporters, il s’agissait d’un geste fort en faveur de la paix et en soutien au peuple palestinien. Brandissant fièrement la banderole, ils ont affirmé leur volonté de sensibiliser le public à ce conflit qui déchire le Moyen-Orient. Même s’ils reconnaissent que le stade n’est pas le lieu idéal pour les débats géopolitiques, ils estiment que le sport peut parfois servir à véhiculer des messages humanistes.
À l’inverse, d’autres fans se sont dits choqués par ce qu’ils considèrent comme une instrumentalisation politique du sport. Pour eux, un match de football ne devrait pas être le théâtre de revendications de ce type. Certains dénoncent également ce qu’ils perçoivent comme un parti-pris anti-israélien. Cette frange des supporters estime que le club n’a pas à prendre position dans un conflit aussi complexe et délicat.
Une vague de désabonnements en réaction
Face à la polémique grandissante, certains abonnés ont décidé de franchir le pas et de se désabonner. C’est le cas de Nathan, supporter de confession juive qui assistait au match en tribune Borrelli ce soir-là. « Quand j’ai vu le tifo se déployer, j’ai été choqué. Pour moi c’était clairement un message anti-israélien », confie-t-il. Dès le lendemain, il a envoyé un mail au club pour résilier son abonnement, comme une dizaine de ses amis.
On ne remettra plus les pieds au Parc tant que le Qatar sera propriétaire.
Nathan, ex-abonné du PSG
Le club lui a répondu ne pas pouvoir accéder à sa demande de remboursement. Mais pour Nathan, le mal est fait : « Je n’emmènerai plus mon fils au Parc. On n’y remettra plus les pieds tant que le Qatar sera propriétaire. J’irai supporter le Paris FC. » Il estime en effet que les propriétaires qataris du PSG sont derrière ce tifo, ce que dément formellement le club.
Le club pris entre deux feux
De son côté, la direction du Paris Saint-Germain se retrouve bien malgré elle au cœur de cette polémique. Via un communiqué, le club a tenu à rappeler son attachement à la neutralité en matière de politique et de religion. Il affirme n’avoir eu aucun rôle dans le déploiement de cette banderole, initiative d’un groupe de supporters ultras.
Le PSG s’est toutefois gardé de condamner fermement le message, au grand dam des supporters mécontents. Une retenue que certains mettent sur le compte des propriétaires qataris, très investis dans le soutien à la Palestine. Le club se trouve ainsi pris en étau entre sa base de fans divisée et ses actionnaires.
Un précédent en 2021 déjà
Ce n’est pas la première fois qu’une banderole pro-palestinienne s’invite au Parc des Princes. En mai 2021, en pleine flambée de violences entre Israël et le Hamas à Gaza, le Collectif Ultras Paris (CUP) avait déjà déployé un tifo « Stop au massacre #FreePalestine » avant une rencontre. À l’époque, le club avait réagi timidement en rappelant sa neutralité politique, sans prendre de sanctions.
Mais cette fois-ci, dans un contexte de tensions ravivées après la sanglante opération militaire israélienne à Jénine, la colère de certains supporters semble avoir franchi un cap. Reste à savoir si cet épisode aura des répercussions durables sur la fréquentation du stade et les relations entre le club et ses fans. Une chose est sûre : en donnant à voir au grand public les clivages qui parcourent la société sur la question palestinienne, ce tifo aura fait bien plus que susciter des réactions dans la tribune du virage Auteuil.