Alors que l’offensive de printemps russe gagne du terrain en Ukraine, un changement majeur de doctrine se profile chez les alliés occidentaux. Jusqu’à présent, les armes fournies à Kiev ne devaient pas servir à frapper le territoire russe, considéré comme sanctuarisé. Mais cette position semble évoluer, selon Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale.
L’asymétrie du conflit remise en cause
Dans un communiqué, le député appelle la France à suivre le Royaume-Uni et les États-Unis, qui ont récemment autorisé l’Ukraine à utiliser leurs armes pour cibler la Russie. Pour lui, il est temps de mettre fin à “l’inacceptable asymétrie entre la situation de l’agressé et celle de l’agresseur”.
Le droit à la légitime défense exclut le droit à la sanctuarisation du territoire de l’agresseur.
– Jean-Louis Bourlanges
Des armes à longue portée des deux côtés
Depuis le début de la guerre, la Russie frappe l’ensemble du territoire ukrainien avec ses armes à longue portée, notamment des missiles balistiques nord-coréens et des drones iraniens. L’Ukraine riposte également en profondeur, mais avec ses propres armements. Lever le tabou permettrait un certain rééquilibrage.
Convaincre Poutine de cesser les hostilités
Jean-Louis Bourlanges souligne cependant que les alliés de Kiev souhaitent rester non-belligérants. L’objectif est avant tout de rétablir une symétrie des postures stratégiques face au “redoublement d’agressivité” russe. Seul ce rééquilibrage des forces serait à même de pousser Vladimir Poutine à mettre un terme au conflit.
Un tournant décisif dans le soutien occidental
Si la France emboîte le pas à Londres et Washington, il s’agirait d’un tournant majeur dans l’assistance militaire apportée à l’Ukraine. Kiev disposerait alors d’une plus grande latitude pour planifier ses contre-offensives et tenter de reprendre l’initiative sur le champ de bataille, après des mois difficiles.
- Une évolution de doctrine pour contrer l’offensive russe
- Vers une fin de la sanctuarisation du territoire de l’agresseur
- Rééquilibrer les forces pour convaincre Poutine de négocier
Reste à savoir si cet assouplissement des règles d’engagement suffira à renverser la tendance sur le terrain. L’avenir nous le dira, mais il constitue indéniablement une étape importante dans le soutien occidental à la résistance ukrainienne face à l’invasion russe.
