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Le tennis entaché par les affaires de dopage en 2024

Le tennis traverse une crise de confiance en 2024. Entre manque de transparence et iniquité des sanctions, les affaires de dopage impliquant Iga Swiatek et Jannik Sinner mettent en lumière les failles du système. Le point sur une année noire pour la petite balle jaune, qui peine à...

Le monde du tennis traverse une véritable crise de confiance en cette année 2024. Après une série de révélations chocs, le voile se lève sur un système antidopage gangrené par le manque de transparence et l’iniquité des sanctions. Au cœur du scandale, deux stars du circuit : la Polonaise Iga Swiatek, numéro 2 mondiale, et l’Italien Jannik Sinner qui trône au sommet de la hiérarchie. Leurs affaires de dopage, d’abord passées sous silence, mettent en lumière les failles béantes d’un tennis qui se voulait pourtant exemplaire dans sa lutte contre les tricheurs.

Swiatek et Sinner, les ombres au tableau

Tout commence à l’automne dernier, lorsqu’une source proche de l’Agence Internationale pour l’Intégrité du Tennis (ITIA) révèle qu’Iga Swiatek a été suspendue un mois pour un contrôle positif à la trimétazidine. La quadruple lauréate de Roland-Garros écope de la sanction minimale, l’instance jugeant qu’il n’y a « pas de faute ou de négligence importante » de sa part. Mais le mal est fait. D’autant que quelques mois plus tôt, c’est Jannik Sinner qui défrayait la chronique avec deux tests positifs au clostebol, un anabolisant. Là encore, l’ITIA ferme les yeux et inflige au prodige italien une sanction dérisoire.

Dans les deux cas, l’agence antidopage a attendu plusieurs mois avant de rendre publiques ces affaires, profitant de sa position d’institution « indépendante » pour étouffer le scandale. Un silence assourdissant qui en dit long sur sa volonté réelle d’éradiquer le dopage.

Le deux poids, deux mesures des sanctions

Mais le pire reste à venir. Car en creusant un peu, on découvre que tous les joueurs ne sont pas logés à la même enseigne face à l’ITIA. Quand Sinner et Swiatek, stars du circuit, peuvent compter sur des avocats de premier plan pour minimiser leurs sanctions, d’autres voient leurs carrières brisées pour des infractions similaires :

  • Simona Halep, ancienne numéro 1 mondiale, suspendue 4 ans pour un contrôle identique à celui de Sinner
  • Nikola Bartunkova, espoir tchèque de 18 ans, sanctionnée 6 mois pour la même substance que Swiatek
  • Stefano Battaglino, joueur de double sans grade, radié 4 ans malgré ses explications similaires à celles de Sinner

Je m’interroge sur la façon dont le système fonctionne. Pourquoi certains joueurs ne sont pas traités de la même manière que d’autres ?

Novak Djokovic

L’opacité des contrôles en question

Au-delà de ces inégalités criantes, c’est tout le protocole des contrôles antidopage qui est remis en cause. Selon une enquête datant de 2022, l’ITF autorisait les joueurs à organiser eux-mêmes leurs tests, avec un préavis de 4 jours ! Sans compter que l’instance gonflait sciemment le nombre de contrôles réalisés. Depuis, rien n’a changé. Et les récentes affaires Swiatek et Sinner, avec leurs procédures opaques, ne font que renforcer les doutes.

Dans ce contexte de défiance généralisée, difficile de croire en la volonté des instances de nettoyer le tennis de ses tricheurs. Pire, leur attitude complaisante envers certaines stars laisse planer le spectre d’une corruption à grande échelle. Un terrible aveu d’échec pour un sport qui se targuait d’avoir l’un des meilleurs systèmes antidopage au monde.

Le tennis doit se réinventer

Face à cette crise sans précédent, le tennis est au pied du mur. Pour restaurer sa crédibilité, le circuit doit impérativement revoir son dispositif de lutte antidopage, en le rendant :

  • Plus transparent : fin du silence sur les contrôles positifs, publication systématique des sanctions
  • Plus équitable : barème clair et gradué des peines en fonction de la gravité des faits, applicable à tous
  • Plus indépendant : instauration d’une agence externe pour superviser l’ITIA et auditer ses procédures

Mais les réformes structurelles ne suffiront pas. C’est un véritable changement de culture qu’il faut impulser, en responsabilisant l’ensemble des acteurs. Des instances internationales aux joueurs eux-mêmes, chacun doit prendre conscience que l’avenir du tennis se joue aussi dans sa capacité à endiguer le fléau du dopage. Faute de quoi, la petite balle jaune risque de sombrer durablement dans la suspicion et le discrédit.

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