Aux grands maux, les grands remèdes. À un peu plus d’un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, les entreprises franciliennes s’activent pour trouver des solutions face au casse-tête logistique qui s’annonce. Et le télétravail apparaît comme la clé pour maintenir leur activité pendant l’événement, malgré les perturbations attendues dans les transports et l’afflux de visiteurs.
Le pari du télétravail pour les JO
Relocalisations temporaires, journées de RTT, décalage des horaires… Les entreprises rivalisent d’imagination pour s’adapter. Mais c’est bien le travail à distance qui s’impose comme la solution phare. Le cabinet de recrutement Segalen et Associés a ainsi proposé à ses consultants parisiens de s’installer dans ses bureaux de Londres pendant les Jeux. Une “délocalisation” originale, qui permettra aussi de renforcer les liens entre les équipes.
Anticiper les perturbations
Chez BNP Paribas, une cellule spéciale planche depuis plusieurs mois sur un plan pour limiter l’impact des JO sur l’activité. Là encore, le télétravail sera largement déployé, notamment pour les salariés travaillant près des sites de compétition. Des “journées de télétravail olympique” seront aussi proposées à tous sur la base du volontariat, pour désengorger les transports.
On se prépare à vivre quinze jours compliqués. Mais grâce au télétravail, on devrait pouvoir maintenir 90% de notre activité.
François, cadre chez BNP Paribas
Repenser l’organisation du travail
Au-delà des ajustements ponctuels, les JO sont aussi l’occasion pour certaines entreprises de tester de nouveaux modes de travail, en misant sur la flexibilité et l’autonomie des salariés. Un “galop d’essai” en vue de faire évoluer durablement les pratiques.
Chez Schneider Electric, on parle ainsi d’un “bond en avant” vers un travail hybride pérennisé. L’entreprise, dont le siège est basé à Rueil-Malmaison, a mis en place une “charte de flexibilité” pour encourager télétravail et horaires décalés de façon plus systématique. Les bureaux resteront ouverts pour ceux qui voudraient venir, mais sans réunions sur site.
Des salariés plutôt satisfaits
Du côté des employés, si la perspective de bouleverser ses habitudes peut inquiéter, beaucoup se réjouissent de pouvoir télétravailler pour échapper aux galères de transports. Un soulagement particulièrement bienvenu en été, d’autant que certains en profiteront pour partir en vacances.
Je suis bien contente de pouvoir rester chez moi. Déjà que les transports sont saturés et éprouvants le reste de l’année ! Au moins je serai tranquille pour travailler pendant les JO.
Émilie, assistante de direction
Seule ombre au tableau, la crainte de voir sa charge de travail augmenter avec le télétravail et d’être isolé de ses collègues. Les entreprises devront veiller à maintenir le lien et à accompagner leurs équipes pour que cette parenthèse olympique en mode télétravail reste une expérience positive.
Un test grandeur nature du travail hybride
Largement adopté depuis la crise sanitaire, le télétravail n’est plus un tabou dans la plupart des entreprises. Mais les JO devraient constituer un véritable test à grande échelle de sa mise en œuvre sur une période prolongée. L’occasion de dépasser les réticences et d’imaginer de nouvelles façons de collaborer.
Si l’expérience est concluante, elle pourrait définitivement faire évoluer le rapport au travail et ouvrir la voie à un modèle hybride plus pérenne. De quoi transformer le casse-tête logistique des Jeux en une opportunité de repenser durablement nos modes de travail, vers plus de souplesse et d’agilité. Les entreprises franciliennes sont en tout cas dans les starting-blocks !