Face à la menace persistante du groupe terroriste Boko Haram, le Tchad a décidé de riposter avec force. Suite à une attaque surprise particulièrement meurtrière contre une base militaire sur l’île de Barkaram dans la nuit de dimanche à lundi, faisant une quarantaine de morts et 37 blessés parmi les soldats tchadiens, le gouvernement a lancé l’opération “Haskanite”. Cette offensive d’envergure vise à “anéantir la capacité de nuisance” des jihadistes une bonne fois pour toutes, selon les mots du Premier ministre par intérim Abderahim Bireme Hamid.
Une réponse ferme à la terreur
Lors d’un point presse à N’Djamena ce mercredi, le chef du gouvernement a souligné la détermination du Tchad à éradiquer la menace Boko Haram dans la région du lac Tchad, véritable sanctuaire des combattants jihadistes. L’opération Haskanite, “purement militaire et sécuritaire”, ne se contentera pas de sécuriser les populations locales :
Il est question de traquer, de débusquer et d’anéantir la capacité de nuisance de Boko Haram et de ses affidés.
Abderahim Bireme Hamid, Premier ministre par intérim du Tchad
Si les détails sur les forces mobilisées restent confidentiels, nul doute que l’armée tchadienne mettra les moyens nécessaires pour venir à bout de cet ennemi coriace et imprévisible.
Un lourd tribut payé dans la lutte antiterroriste
Les soldats tchadiens sont en première ligne face à la brutalité des attaques de Boko Haram, qui cible fréquemment les bases militaires dans la zone marécageuse et parsemée d’îlots du lac Tchad. En mars 2020 déjà, une centaine de militaires avaient perdu la vie dans un assaut sanglant, le plus meurtrier jamais enregistré pour l’armée nationale.
La mobilité et l’armement des jihadistes en font un adversaire redoutable et difficile à contrer. Malgré les efforts et les sacrifices consentis, la menace persiste depuis l’apparition de l’insurrection au Nigeria en 2009, qui a fait quelque 40 000 morts et plus de 2 millions de déplacés.
Un deuil national et un appel à la solidarité internationale
Pour honorer la mémoire des soldats tombés au combat, trois jours de deuil national ont été décrétés. Les drapeaux sont en berne et les activités festives interdites dans tout le pays.
Au-delà de la riposte militaire, la diplomatie tchadienne se mobilise aussi. Le ministre des Affaires étrangères Abderaman Koulamallah a renouvelé son appel à un soutien international renforcé dans cette lutte acharnée contre le terrorisme :
Le Tchad ne peut pas affronter seul ce fléau qui menace la stabilité de toute la région. Nous avons besoin de la solidarité concrète de nos partenaires pour gagner ce combat.
Abderaman Koulamallah, ministre tchadien des Affaires étrangères
Alors que l’opération Haskanite bat son plein, le Tchad espère des soutiens plus affirmés, à la hauteur de son engagement dans la guerre contre Boko Haram et sa branche dissidente de l’État Islamique. Une détermination à toute épreuve pour que le pays et la sous-région retrouvent enfin la paix et la sécurité.