Le Brésil peut se réjouir. Selon les derniers chiffres officiels, le taux de chômage du pays a poursuivi sa baisse pour atteindre 6,1% sur la période septembre-novembre 2024. Un niveau au plus bas depuis 12 ans qui confirme la bonne santé de la première économie d’Amérique latine.
Un marché du travail en pleine expansion
D’après l’Institut de statistiques IBGE, le marché de l’emploi brésilien est en passe d’enregistrer des records en 2024 :
- Le taux de chômage a reculé pour le 8ème trimestre consécutif
- 6,8 millions de Brésiliens étaient à la recherche d’un emploi sur septembre-novembre, soit 1,4 million de moins en un an
- La population active a atteint un niveau record de 103,9 millions de personnes
Des signaux très positifs pour le gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, revenu au pouvoir en janvier dernier. L’embellie sur le front de l’emploi devrait soutenir la consommation des ménages et la croissance économique dans les mois à venir.
Le secteur informel reste prépondérant
Si la situation s’améliore, le marché du travail brésilien présente toujours des fragilités structurelles. Près de 39% de la population active continue notamment de travailler dans le secteur informel, sans protection sociale ni droits garantis.
Le taux d’emploi informel a légèrement baissé, passant de 39,2% à 38,7% en un an. Mais il reste à un niveau élevé.
Adriana Beringuy, coordinatrice de recherches à l’IBGE
Un défi majeur pour le gouvernement qui entend régulariser et mieux protéger ces travailleurs « invisibles ». Lula a promis une augmentation du salaire minimum et un renforcement des programmes sociaux pour les plus vulnérables.
La hausse des salaires ne compense pas l’inflation
Autre ombre au tableau : si le revenu mensuel moyen des Brésiliens a augmenté de 3,4% sur un an pour atteindre 3285 réais (environ 505 euros), cette hausse reste nettement inférieure à l’inflation.
La hausse des prix a en effet atteint 4,87% sur les 12 derniers mois, dépassant l’objectif fixé par la banque centrale. Pour tenter de juguler cette inflation et préserver le pouvoir d’achat, l’institution monétaire a relevé son taux directeur à 12,25%, un des plus hauts niveaux au monde.
Une croissance solide malgré des défis persistants
Malgré ces défis, l’économie brésilienne affiche une croissance solide. Le PIB a progressé de 0,9% au 3ème trimestre et devrait terminer l’année sur une hausse de plus de 3%.
Des performances qui rassurent les marchés sur la capacité du Brésil à maintenir sa trajectoire positive. Le pays doit néanmoins rester vigilant face à la volatilité de sa monnaie et la méfiance des investisseurs.
Nous avons encore d’énormes défis à relever. Mais l’économie brésilienne est forte et elle continue de croître.
Luiz Inacio Lula da Silva, président du Brésil
Le défi pour Lula sera de concilier ses promesses sociales avec la rigueur budgétaire réclamée par les milieux économiques. Un équilibre délicat qui conditionnera la réussite de son nouveau mandat.
