L’affaire du meurtre de Philippine connaît un nouveau rebondissement. Taha Oualidat, le principal suspect dans cette affaire qui bouleverse la France, a été auditionné pour la première fois ce mercredi par un procureur à Genève en Suisse. Lors de cette audition, le suspect a refusé d’être extradé vers la France, compliquant ainsi la procédure judiciaire.
Un refus qui pourrait retarder l’extradition de plusieurs mois
Selon des sources proches du dossier, si Taha Oualidat avait accepté l’extradition, il aurait pu être remis à la France en seulement quelques jours grâce à une procédure simplifiée. Mais suite à son refus, l’Office Fédérale de la Justice (OFJ) Suisse va devoir statuer sur l’extradition dans les prochains jours en se basant sur le contenu de l’audition.
Le suspect aura alors un délai de huit jours pour faire un recours contre cette décision. Si tel est le cas, la procédure d’extradition pourrait alors prendre « plusieurs semaines voire plusieurs mois », a confié une source proche de l’enquête.
Taha Oualidat, un suspect au lourd passé judiciaire
Taha Oualidat, un ressortissant marocain de 22 ans, est le principal suspect dans le meurtre de Philippine, dont le corps sans vie a été retrouvé le mois dernier. Très vite identifié par les enquêteurs de la Brigade Criminelle, son profil a suscité l’indignation. En effet, le jeune homme avait déjà été condamné pour viol en 2021 et était en instance d’expulsion du territoire français.
À sa sortie de prison en juin dernier, il avait été placé en centre de rétention administrative à Metz. Malgré trois prolongations successives de son placement, un juge des libertés et de la détention avait finalement validé sa remise en liberté peu de temps avant le drame. Une décision qui fait aujourd’hui polémique.
Une enquête ouverte pour viol et homicide
Suite à la découverte du corps de Philippine, le parquet a ouvert une information judiciaire des chefs de viol et homicide. Les enquêteurs de la police judiciaire ont rapidement identifié Taha Oualidat comme le principal suspect et lancé un mandat d’arrêt à son encontre.
Finalement interpellé en Suisse trois jours plus tard, le suspect est désormais entre les mains de la justice helvétique. Mais les autorités françaises souhaitent son extradition dans les plus brefs délais afin qu’il soit jugé en France. Une demande qui n’avait toujours pas été transmise aux autorités suisses deux semaines après l’arrestation, provoquant l’incompréhension.
Des zones d’ombre à éclaircir
Cette affaire soulève de nombreuses questions auxquelles l’enquête devra répondre. Comment Taha Oualidat, sous le coup d’une mesure d’expulsion, a-t-il pu être remis en liberté malgré son passé judiciaire ? Quel est le déroulé exact des faits le jour du crime ? L’exploitation de la vidéosurveillance et des données techniques devrait permettre d’en savoir plus.
Le refus d’extradition du suspect vient quoiqu’il en soit compliquer une affaire déjà complexe et douloureuse. Les proches de Philippine devront probablement s’armer de patience avant de connaître la vérité et d’obtenir justice. Un nouveau défi pour une famille déjà durement éprouvée par ce drame qui a suscité une vive émotion dans tout le pays.
