Le geste désespéré d’un militant iranien a jeté une lumière crue sur la situation des droits humains en Iran. Kianoosh Sanjari, opposant au régime, s’est donné la mort quelques heures après avoir lancé un ultimatum sur les réseaux sociaux, menaçant de mettre fin à ses jours si quatre détenus considérés comme des prisonniers politiques n’étaient pas libérés.
Parmi ces détenus figuraient la militante chevronnée Fatemeh Sepehri, Nasreen Shakarami, mère d’un adolescent tué lors des manifestations de 2022, le rappeur Tomaj Salehi et le défenseur des droits civiques Arsham Rezaei. Kianoosh Sanjari avait exprimé son désespoir face à leur emprisonnement, déclarant que « personne ne devrait être emprisonné pour avoir exprimé son opinion » et que « la protestation est le droit de chaque citoyen iranien ».
Un acte qui soulève l’émotion et la colère
L’annonce de son suicide a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, suscitant une vague d’émotion et d’hommages de la part de militants des droits humains. Beaucoup y voient le symbole d’un combat acharné contre le régime iranien et sa répression des voix dissidentes.
La mort de Kianoosh Sanjari est un avertissement pour chacun d’entre nous, révélant à quel point le prix du silence et de l’indifférence peut être élevé.
– Arash Sadeghi, militant détenu lors des manifestations de 2022
D’après une source proche des défenseurs des droits humains, Kianoosh Sanjari avait fait l’objet de multiples arrestations et convocations par le passé en raison de son engagement. Il était revenu en Iran en 2015 pour s’occuper de sa mère âgée, après avoir travaillé aux États-Unis pour la radio Voice of America, connue pour ses prises de position contre le régime iranien.
Une mort qui en dit long sur le climat en Iran
Pour de nombreux opposants, ce suicide tragique est révélateur du climat oppressant qui règne en Iran depuis la répression brutale des manifestations de 2022. Des manifestations qui avaient vu descendre dans la rue des centaines de milliers d’Iraniens pour réclamer plus de libertés et dénoncer la mainmise du régime sur la société.
La République islamique l’a tué à petit feu… Elle est responsable de sa mort.
– Atena Daemi, militante des droits des travailleurs
Le geste de Kianoosh Sanjari apparaît comme le cri de désespoir d’un homme qui ne supportait plus de voir son pays étouffé par la dictature. Un cri relayé par de nombreuses voix, de l’intérieur comme de l’extérieur de l’Iran, appelant à l’unité face au régime et à la poursuite du combat pour la liberté et la démocratie.
La communauté internationale appelée à réagir
Face à ce drame, les regards se tournent une fois de plus vers la communauté internationale, accusée par beaucoup de fermer les yeux sur les violations des droits humains en Iran. Des voix s’élèvent pour demander des sanctions plus fermes contre le régime et un soutien accru aux militants et opposants iraniens.
Nous avons un ennemi commun : le régime de la République islamique. Comportons-nous en conséquence.
– Nazanin Boniadi, actrice britannico-iranienne
Le suicide de Kianoosh Sanjari restera comme le symbole tragique d’un combat qui est loin d’être terminé. Un combat pour la liberté, la dignité et le respect des droits fondamentaux, que de nombreux Iraniens continuent de mener au péril de leur vie. Son geste désespéré en appelle à la conscience du monde, pour que l’Iran ne sombre pas dans l’oubli et l’indifférence.
Car comme le disait Kianoosh Sanjari dans son dernier message : « N’oublions pas que nous mourrons pour l’amour de la vie, non pas de la mort ». Un message qui résonne aujourd’hui avec une force particulière, appelant chacun à ne pas détourner le regard face à l’injustice et l’oppression. La tragédie qui a frappé ce militant courageux ne doit pas rester vaine. Elle doit au contraire servir de catalyseur pour intensifier la pression sur le régime iranien et apporter un soutien sans faille à ceux qui luttent pour un Iran libre et démocratique.
D’après nos sources, les circonstances exactes du suicide de Kianoosh Sanjari n’étaient pas encore connues à l’heure où nous écrivons ces lignes. Mais une chose est sûre : son nom restera gravé dans la mémoire de tous ceux qui se battent pour les droits humains et la liberté. Puisse son sacrifice ne pas être vain et contribuer à faire changer les choses en Iran, pour qu’un jour, plus aucun citoyen n’ait à donner sa vie pour pouvoir s’exprimer librement.