Un procès hors du commun débute ce lundi 14 octobre à la cour criminelle de Tarbes. Matthieu Agnikoua, 50 ans, chauffeur de bus originaire de Côte d’Ivoire, est accusé d’avoir violé trois adolescentes en leur faisant croire qu’il était doué de pouvoirs surnaturels. Les faits se seraient déroulés à Tarbes, Bours et Barbazan-Debat.
Un stratagème bien rodé pour abuser de la confiance des victimes
Selon les éléments de l’enquête, l’accusé se présentait à ses jeunes victimes comme un devin capable d’entrer en contact avec les esprits. Pour les convaincre de ses soi-disant dons, il réalisait un tour avec un œuf cru apporté par l’adolescente. Après avoir prononcé quelques incantations, si l’œuf restait cru, cela signifiait que tout irait bien pour elle. Mais à chaque fois, l’œuf se révélait cuit, présage de futurs problèmes.
Une des victimes a raconté aux enquêteurs qu’il lui avait prédit un grave accident et qu’il était là pour l’aider. La solution miracle proposée par ce “devin” ? Entrer en contact avec les esprits par son intermédiaire… en ayant un rapport sexuel avec lui. Et si la première tentative ne fonctionnait soi-disant pas, il fallait recommencer.
La vulnérabilité et la naïveté des victimes exploitées sans scrupules
Ce stratagème particulièrement retors visait des adolescentes fragilisées et en quête de repères. En se présentant comme un guide spirituel bienveillant, l’accusé a pu gagner leur confiance et abuser d’elles en toute impunité. Un mécanisme pervers et criminel qui n’est malheureusement pas sans rappeler d’autres affaires d’abus sexuels commis par des pseudo-thérapeutes ou des gourous.
Il savait repérer les failles de ces jeunes filles et en profiter de la pire des manières. Elles étaient persuadées qu’il détenait un véritable pouvoir.
– Un proche de l’enquête
Un procès pour que la vérité éclate au grand jour
La tenue de ce procès est primordiale pour que toute la lumière soit faite sur cette sordide affaire et que les victimes obtiennent justice. Il mettra aussi en évidence la nécessité de mieux protéger les mineurs face aux prédateurs sexuels, qui profitent trop souvent de leur ascendant et de leur position pour assouvir leurs pulsions criminelles.
Espérons que le courage des victimes qui ont osé briser le silence en portant plainte permettra d’éviter que d’autres adolescentes ne tombent dans les filets de ce type d’individus sans scrupules. Le procès devrait durer plusieurs jours, avec de nombreux témoignages déterminants attendus à la barre.
Un procès sous haute tension
Dès l’ouverture des débats, l’atmosphère s’annonce électrique dans le tribunal. Les avocats des parties civiles sont bien décidés à obtenir la condamnation de l’accusé et une peine à la hauteur des crimes commis et des vies brisées.
De son côté, Matthieu Agnikoua a toujours nié les faits qui lui sont reprochés, affirmant n’avoir jamais contraint qui que ce soit. Ses avocats devraient plaider le consentement, une ligne de défense qui risque de déchaîner les passions au vu de la jeunesse et de la vulnérabilité des victimes.
Reste à savoir si la cour sera sensible à ces arguments ou si au contraire elle sanctionnera avec sévérité celui qui apparaît aujourd’hui comme un véritable prédateur ayant consciencieusement élaboré un mode opératoire pour piéger ses proies et abuser d’elles en toute impunité. Réponse dans quelques jours à l’issue de ce procès qui s’annonce d’ores et déjà comme l’un des plus suivis et controversés de ces derniers mois.