Le rugby français a vibré ce samedi soir avec la finale tant attendue du Top 14 entre le Stade Toulousain, ogre du championnat, et le Racing 92, son challenger le plus sérieux cette saison. Au terme d’une rencontre intense et indécise jusqu’au bout, ce sont finalement les Rouge et Noir qui ont soulevé le bouclier de Brennus, remportant ainsi leur 22e titre de champion de France.
Un collectif au rendez-vous malgré l’absence de Dupont
Le grand absent côté toulousain était bien sûr Antoine Dupont, le demi de mêlée star des Bleus et véritable talisman des Stadistes. Ménagé par le staff après une tournée éreintante avec le XV de France, son forfait avait suscité quelques inquiétudes chez les supporters. Mais c’était sans compter sur la force du collectif toulousain.
Malgré un début de match poussif, les hommes d’Ugo Mola ont progressivement pris le contrôle des débats, portés par une défense de fer et des initiatives offensives tranchantes. En l’absence de Dupont, c’est Thomas Ramos qui a pris les commandes avec brio, alternant jeu au pied millimétré et relances inspirées. L’arrière international, pourtant revenu à la compétition il y a peu, a démontré toute l’étendue de son talent.
Le Racing 92 n’a pas démérité
Côté francilien, on pourra nourrir des regrets. Malgré une entame canon et plusieurs temps forts, les Ciel et Blanc ont manqué de réalisme dans les moments clés. Portés par l’activité débordante de Gaël Fickou et la botte de Finn Russell, ils ont longtemps cru pouvoir créer l’exploit à Créteil. Mais leur indiscipline récurrente les a empêchés de conclure.
On n’a pas su concrétiser nos temps forts. Toulouse a été plus pragmatique et réaliste. C’est rageant mais il faudra retenir les leçons de cette défaite.
Laurent Travers, manager du Racing 92
Toulouse sur le toit de l’Europe
Malgré un effectif remanié et rajeuni, le Stade Toulousain démontre une fois de plus qu’il reste la référence du rugby européen. Double tenant du titre en Champions Cup, le club de la Ville rose réussit un fantastique triplé avec ce nouveau Brennus.
Ugo Mola peut savourer. L’entraîneur toulousain, souvent critiqué pour ses choix forts, est parvenu à reconstruire une équipe compétitive malgré les nombreux départs. En s’appuyant sur son centre de formation et quelques recrues ciblées, il perpétue la tradition d’excellence du club. Un modèle dont beaucoup devraient s’inspirer.
Cette finale aura tenu toutes ses promesses. Intense, disputée, avec de nombreux rebondissements. Malgré l’absence de certains internationaux, le spectacle était au rendez-vous. De quoi attiser l’impatience avant une Coupe du monde qui s’annonce passionnante en France l’année prochaine.