En cette fin de saison régulière de Top 14, chaque match compte plus que jamais dans la course aux phases finales. Et ce dimanche, le choc entre le Stade Toulousain, tout juste auréolé d’un nouveau titre de champion d’Europe, et le Stade Rochelais, en quête d’un second souffle après une saison compliquée, promettait des étincelles. Au final, les deux équipes se sont quittées dos à dos (31-31), non sans avoir offert au public toulousain un superbe spectacle.
Un début de match tonitruant des Rochelais
Malgré l’absence de certains cadres côté toulousain, comme Antoine Dupont ou Romain Ntamack, la rencontre démarre sur un rythme effréné. Mais ce sont bien les Maritimes qui prennent les commandes, en retrouvant la vitesse et la fluidité qui avaient fait leur force ces dernières saisons.
Après une pénalité de Thomas Ramos pour l’ouverture du score (3-0, 5e), les hommes de Ronan O’Gara enchaînent deux essais de grande classe par Jack Nowell puis Will Skelton, bien servis par des passes lumineuses de Uini Atonio et UJ Seuteni (3-14, 12e). La Rochelle semble avoir retrouvé son rugby chatoyant, tout en mouvement et en prise d’initiatives. De quoi ravir les supporters jaune et noir.
Toulouse réagit, comme toujours
Mais on ne devient pas champion d’Europe par hasard. Malgré ce début de match compliqué, les Toulousains ne s’affolent pas et s’en remettent à leurs armes traditionnelles : défense agressive, jeu après contact et utilisation du moindre espace.
Et les résultats ne se font pas attendre. D’abord par un essai du virevoltant arrière italien Ange Capuozzo (10-14, 15e), puis par un essai en force du pilier brésilien Paulo Castro Ferreira (20-14, 32e), les Rouge et Noir recollent puis repassent en tête. Juste avant la pause, ils manquent même d’enfoncer le clou mais voient deux essais de Dimitri Delibes et Alban Placines refusés pour des en-avants.
On savait que le Stade Toulousain ne lâcherait rien. Ils nous l’ont encore prouvé ce soir. Mais je suis fier de la réaction de mes joueurs.
– Ronan O’Gara, entraineur du Stade Rochelais
Le chassé-croisé continue en deuxième mi-temps
Après la pause, les Maritimes reprennent leur marche en avant. Cette fois, c’est au tour de UJ Seuteni d’aplatir après une percée incisive de Jonathan Danty (20-21, 43e). Le centre international confirme son retour en forme.
Mais les Toulousains répondent du tac au tac avec un essai en coin de Lucas Tauzin, bien servi au pied par l’intenable Pau Graou (27-21, 49e), véritable dynamiteur au poste de demi de mêlée. Pour autant, les Rochelais ne baissent pas pavillon et continuent d’attaquer.
Et leur abnégation offensive finit par payer avec un essai tout en puissance de Joel Colombe (27-28, 58e) puis une pénalité longue distance d’Antoine Hastoy (27-31, 73e). La Rochelle pense alors tenir sa victoire référence de la saison.
Toulouse arrache le nul in extremis
C’était sans compter sur l’orgueil des champions toulousains. À une minute de la sirène, sur une dernière pénaltouche, les avants stadistes enchaînent les temps de jeu jusqu’à l’essai salvateur de Lucas Tauzin, son doublé (31-31, 79e). Thomas Ramos, d’une transformation clutch, permet aux siens d’arracher le match nul.
Un résultat finalement équitable vu la physionomie de la rencontre. Avec ce précieux point pris à l’extérieur, le Stade Rochelais reste dans la course à la qualification, avant de recevoir le Racing 92 lors de l’ultime journée. Toulouse, de son côté, est assuré de terminer premier et aura l’avantage du terrain pour les phases finales.
Mais une certitude ressort de ce choc au sommet : les deux équipes semblent monter en puissance au meilleur moment, en cette fin de saison. De quoi nous promettre un mois de juin palpitant, avec des phases finales qui s’annoncent plus disputées que jamais.