Savez-vous que le sport représente bien plus qu’une simple passion nationale en France ? Selon une récente étude de l’observatoire BPCE, ce secteur méconnu pèse en réalité 2,6% du PIB français, soit l’équivalent de 68 milliards d’euros en 2022. Un chiffre étonnant qui place le sport au même niveau que des secteurs emblématiques tels que l’hôtellerie-restauration. Plongeons ensemble dans les coulisses de cette économie florissante mais souvent sous-estimée.
Les ménages français, premiers supporters de l’économie du sport
Contrairement aux idées reçues, ce sont bien les ménages français qui constituent le principal moteur de l’économie du sport. En 2022, leurs dépenses directes et indirectes dans ce domaine ont atteint la somme colossale de 55 milliards d’euros. Mais comment se répartissent ces dépenses ? L’étude révèle trois grandes catégories :
- La pratique physique et sportive, qui englobe notamment les activités associatives, scolaires et l’utilisation d’équipements gérés par les collectivités. Ce volet, évalué à 29 milliards d’euros, est majoritairement non-marchand.
- Les dépenses auprès d’entreprises privées, telles que les salles de sport, les coachs, le tourisme sportif et l’achat ou la location d’articles dédiés. Ce segment pèse près de 20 milliards d’euros.
- La consommation liée au divertissement sportif, comprenant les paris, la presse spécialisée comme L’Équipe ou encore la billetterie d’événements.
Un tissu dense d’entreprises et d’emplois
Loin de se limiter à la sphère publique et associative, le sport est aussi un vivier d’entreprises dynamiques. Pas moins de 144 000 sociétés évoluent dans ce secteur, générant un chiffre d’affaires cumulé de 73 milliards d’euros et employant environ 330 000 personnes. Si une large majorité sont des TPE sans salariés, quelque 3 250 PME et ETI tirent leur épingle du jeu, captant à elles seules les deux tiers du chiffre d’affaires total. On les retrouve principalement dans le commerce d’articles de sport, l’événementiel sportif, l’industrie et la gestion d’installations.
Le sport est un formidable gisement d’emplois, souvent méconnu. Il est essentiel de mieux valoriser les métiers et les parcours professionnels dans ce domaine.
Roxana Maracineanu, Ministre déléguée chargée des Sports
Des investissements porteurs pour l’avenir
Autre signe de vitalité, les acteurs du sport français ont investi pas moins de 14 milliards d’euros en 2022. Si les entreprises se taillent la part du lion avec 7,5 milliards, le secteur non-marchand n’est pas en reste, injectant 6,6 milliards dans de nouveaux équipements et projets. Des investissements cruciaux pour moderniser les infrastructures, accompagner l’essor des pratiques et préparer les grands événements à venir, comme les Jeux Olympiques de Paris 2024.
L’autre richesse du sport français : l’engagement bénévole
Si l’étude met en lumière le poids économique considérable du sport, elle souligne aussi ses limites. En effet, l’activité des bénévoles, pourtant essentielle au fonctionnement de nombreux clubs et fédérations, n’est pas comptabilisée dans le PIB. Un angle mort qui tend à sous-estimer l’impact réel du sport dans notre société. Car au-delà des chiffres, ce sont bien 78% des Français qui déclarent une pratique sportive, même occasionnelle, et plus de 5 000 athlètes de haut niveau qui portent les couleurs du pays.
Le sport, souvent réduit à sa dimension ludique ou compétitive, s’impose donc comme un acteur économique de premier plan. Créateur d’emplois, de richesses et d’investissements, il joue un rôle croissant dans le dynamisme des territoires et le rayonnement de la France. Une réalité méconnue qu’il est temps de regarder en face, pour mieux accompagner et valoriser cette filière d’avenir. Les pouvoirs publics, les entreprises et les citoyens ont tous un rôle à jouer pour libérer le potentiel du sport français et hisser l’Hexagone sur le podium des grandes nations sportives. Le défi est lancé.