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Le Soutien Controversé d’Elon Musk à l’AfD Crée un Malaise en Allemagne

Le soutien inattendu d'Elon Musk au parti d'extrême droite AfD en pleine campagne électorale en Allemagne crée la controverse. Le gouvernement et les partis politiques réagissent, craignant une ingérence. Analyse d'une polémique qui interroge sur le rôle des réseaux sociaux en politique...

Un simple tweet peut-il influencer le destin politique d’un pays ? C’est la question qui agite l’Allemagne depuis qu’Elon Musk, le controversé milliardaire à la tête de X (anciennement Twitter), a publiquement affiché son soutien au parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD). En pleine campagne pour les élections anticipées du 23 février, ce message a provoqué un véritable séisme politique, suscitant l’indignation du gouvernement et des partis traditionnels.

Un soutien qui ne passe pas inaperçu

Dans son message laconique posté sur X, celui qui est aussi proche du président élu Donald Trump écrit sans détour : « Seule l’AfD peut sauver l’Allemagne ». Une prise de position fracassante de la part de l’homme le plus riche du monde, qui n’a pas manqué de faire réagir la classe politique allemande.

Le gouvernement, par la voix de sa porte-parole Christiane Hoffmann, a tenu à rappeler qu’il prenait note de ce genre de commentaires sur la politique allemande de la part d’Elon Musk, sans pour autant les commenter ou porter de jugement. Une façon de prendre de la distance, tout en exprimant son « inquiétude » face à l’évolution de la plateforme X et de son contenu.

L’AfD jubile, les autres partis s’indignent

Sans surprise, c’est du côté de l’AfD que le soutien d’Elon Musk a été accueilli avec le plus d’enthousiasme. « Vous avez parfaitement raison » s’est empressée de répondre la co-dirigeante du parti, Alice Weidel. Une aubaine inespérée pour ce mouvement national-populiste anti-migrants et eurosceptique, qui pointe à près de 19% dans les sondages.

En revanche, dans les rangs des partis traditionnels, c’est la consternation qui domine. Axel Schäfer, député du SPD d’Olaf Scholz, a fustigé une prise de position « complètement inacceptable ». Son collègue eurodéputé conservateur Dennis Radtke a quant à lui qualifié Musk de « menace », au même titre que « Trump, Farage et maintenant l’AfD ».

« Nous rejetons toute ingérence dans notre campagne électorale. »

Axel Schäfer, député SPD

Une ingérence électorale qui pose question

Au-delà des clivages politiques, c’est bien la question de l’ingérence électorale d’Elon Musk qui cristallise les critiques. Celui qui s’apprête à occuper des fonctions officielles au sein de la future administration Trump aux États-Unis s’était déjà illustré en s’immisçant dans le débat politique britannique, soutenant le parti d’extrême droite de Nigel Farage.

Pour beaucoup d’observateurs, le cœur du problème réside dans l’influence disproportionnée que des personnalités comme Elon Musk, à la tête de réseaux sociaux majeurs, peuvent exercer sur les processus démocratiques. Une « érosion de notre démocratie, alimentée de l’intérieur et de l’extérieur », selon les mots de Dennis Radtke.

Le gouvernement allemand ne quittera pas X

Malgré la polémique, pas question pour autant pour le chancelier Olaf Scholz et son gouvernement de quitter la plateforme X. Sa porte-parole a défendu l’importance pour les « forces démocratiques » d’être présentes sur ces réseaux « qui touchent de nombreuses personnes et où les débats sont façonnés ».

Reste à savoir si cet épisode aura un impact sur le scrutin du 23 février. Si tous les partis excluent une coopération avec l’AfD, la montée des populismes en Europe et l’influence croissante des réseaux font craindre le pire aux défenseurs de la démocratie. Le dernier tweet en date d’Elon Musk sera-t-il celui de trop ?

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