Après des mois d’interruption suite à la rupture d’un oléoduc crucial, le Soudan du Sud s’apprête à relancer sa production pétrolière, véritable poumon économique du pays. Selon des documents consultés par une agence de presse, le ministère du Pétrole a annoncé que le 30 décembre 2024 marquerait la reprise officielle des opérations dans deux importants blocs pétroliers.
Un redémarrage vital pour l’économie soudanaise
Cette relance est un enjeu majeur pour le Soudan du Sud, où le pétrole représente environ 90% des exportations. L’arrêt de la production en février dernier, causé par un oléoduc endommagé, avait plongé le pays dans une crise économique sans précédent.
L’inflation avait bondi et la monnaie locale, la livre soudanaise, s’était effondrée face au dollar. Dans ce pays d’environ 12 millions d’habitants, dont la majorité vit sous le seuil de pauvreté, cette situation avait des conséquences dramatiques.
Des défis à surmonter avant le redémarrage
Toutefois, selon une source proche du dossier, plusieurs questions restent en suspens avant que la production ne puisse effectivement reprendre. Des discussions supplémentaires seraient nécessaires entre les membres du consortium gérant les champs pétroliers.
Une fois ces problèmes résolus de manière satisfaisante, une décision finale concernant la date de lancement de la reprise pourra être déterminée et approuvée.
Extrait d’une lettre d’un membre du consortium pétrolier
Un pays marqué par la corruption et la pauvreté
Malgré l’importance des revenus pétroliers, le Soudan du Sud reste classé parmi les pays les plus touchés par la corruption selon Transparency International. La manne pétrolière est très largement détournée à des fins politiques et d’enrichissement personnel.
Depuis son indépendance en 2011, après des décennies de conflit avec le Soudan, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières. Mais enclavé, il dépend toujours des infrastructures soudanaises pour exporter son or noir.
Un potentiel pétrolier important
Avant l’interruption, la production du Soudan du Sud dépassait les 150 000 barils de brut par jour selon les statistiques de BP. Un potentiel qui, s’il était géré de manière transparente, pourrait être un formidable levier de développement pour le pays.
Mais dans un contexte de pauvreté endémique et d’instabilité politique, la relance de la production pétrolière apparaît surtout comme une bouffée d’oxygène pour l’économie soudanaise exsangue. Reste à savoir si cette manne bénéficiera réellement à la population.
Cette annonce de reprise intervient alors que le Soudan du Sud reste fragile, toujours en proie aux conflits internes et à une pauvreté massive. La gestion transparente et équitable des revenus pétroliers sera un défi majeur pour l’avenir du plus jeune État du monde.