L’avenir du Service national universel (SNU), l’un des projets phares d’Emmanuel Macron pour la jeunesse, est plus que jamais incertain. Mercredi 30 octobre, un coup de tonnerre a retenti dans les commissions des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat : les parlementaires des deux chambres ont voté pour la suppression pure et simple de ce dispositif dans le budget 2025. Une décision motivée par des impératifs budgétaires, mais qui remet aussi en cause le principe même du SNU.
Un “gadget présidentiel” jugé trop coûteux
Depuis son lancement en 2019, le Service national universel peine à convaincre. Pour ses détracteurs, il s’agit avant tout d’un “gadget présidentiel”, une promesse de campagne qui ne répondrait pas à un véritable besoin et dont les objectifs resteraient flous. Surtout, dans un contexte où le gouvernement cherche à réaliser 60 milliards d’euros d’économies budgétaires, beaucoup jugent son coût prohibitif.
À l’Assemblée, c’est la gauche qui a mené la charge. Le député écologiste Jean-Claude Raux a fustigé un dispositif qui “ne marche pas” et “coûte cher”, tandis que son collègue socialiste Pierrick Courbon dénonçait une “hérésie budgétaire” ayant “raté sa cible”. Forts de leur présence en nombre, les élus du Nouveau Front populaire ont adopté un amendement réaffectant au sport amateur les 128 millions d’euros initialement prévus pour le SNU.
Après cinq ans d’expérimentation, il n’apparaît pas que le SNU apporte une plus-value suffisante pour justifier la poursuite de son déploiement.
– Eric Jeansannetas, sénateur socialiste et rapporteur des crédits de la Jeunesse
Une position similaire au Sénat
Dans la soirée, le Sénat emboîtait le pas à l’Assemblée en votant à son tour une baisse de 100 millions d’euros des crédits alloués au SNU. Dans son rapport, le sénateur socialiste Eric Jeansannetas, rapporteur des crédits de la Jeunesse, dressait un bilan sévère de ce dispositif. Selon lui, après cinq années d’expérimentation, la plus-value du SNU n’est pas démontrée et ses objectifs “font du surplace”.
Vers un abandon définitif ?
Ces votes en commission n’augurent rien de bon pour l’avenir du Service national universel. Si le gouvernement peut encore espérer rétablir les crédits lors du débat dans l’hémicycle, le message envoyé par les parlementaires est clair. Même le ministre des Sports et de la Jeunesse Gil Avérous reconnaît que la généralisation du SNU, promise pour 2026, est aujourd’hui plus qu’hypothétique.
Pour autant, l’exécutif n’entend pas renoncer à ce projet présidentiel. Gil Avérous assure qu’il n’est “pas prévu de le supprimer”, appelant plutôt à “réinterroger” un dispositif qu’il juge “en panne”. Reste à savoir si ces ajustements suffiront à convaincre des parlementaires en quête d’économies et de plus en plus sceptiques sur la pertinence même du SNU.
Un engagement citoyen à réinventer ?
Au-delà des questions budgétaires, c’est bien la philosophie du Service national universel qui est aujourd’hui remise en cause. Avec ses “séjours de cohésion” obligatoires, son uniforme et sa “levée des couleurs” matinale, le dispositif peine à séduire une jeunesse en quête d’engagement mais rétive aux schémas traditionnels. Faut-il revoir en profondeur ce projet, voire l’abandonner au profit de formules plus souples et plus adaptées aux aspirations des jeunes générations ?
Le débat est ouvert, mais il est certain que le sort du SNU se jouera autant dans l’hémicycle du Parlement que dans l’adhésion – ou le rejet – qu’il suscitera chez les principaux intéressés. Une chose est sûre : pour survivre, ce grand projet présidentiel devra se réinventer en profondeur. Faute de quoi, il pourrait bien rester dans les annales comme un mirage dispendieux et vite oublié.
À l’Assemblée, c’est la gauche qui a mené la charge. Le député écologiste Jean-Claude Raux a fustigé un dispositif qui “ne marche pas” et “coûte cher”, tandis que son collègue socialiste Pierrick Courbon dénonçait une “hérésie budgétaire” ayant “raté sa cible”. Forts de leur présence en nombre, les élus du Nouveau Front populaire ont adopté un amendement réaffectant au sport amateur les 128 millions d’euros initialement prévus pour le SNU.
Après cinq ans d’expérimentation, il n’apparaît pas que le SNU apporte une plus-value suffisante pour justifier la poursuite de son déploiement.
– Eric Jeansannetas, sénateur socialiste et rapporteur des crédits de la Jeunesse
Une position similaire au Sénat
Dans la soirée, le Sénat emboîtait le pas à l’Assemblée en votant à son tour une baisse de 100 millions d’euros des crédits alloués au SNU. Dans son rapport, le sénateur socialiste Eric Jeansannetas, rapporteur des crédits de la Jeunesse, dressait un bilan sévère de ce dispositif. Selon lui, après cinq années d’expérimentation, la plus-value du SNU n’est pas démontrée et ses objectifs “font du surplace”.
Vers un abandon définitif ?
Ces votes en commission n’augurent rien de bon pour l’avenir du Service national universel. Si le gouvernement peut encore espérer rétablir les crédits lors du débat dans l’hémicycle, le message envoyé par les parlementaires est clair. Même le ministre des Sports et de la Jeunesse Gil Avérous reconnaît que la généralisation du SNU, promise pour 2026, est aujourd’hui plus qu’hypothétique.
Pour autant, l’exécutif n’entend pas renoncer à ce projet présidentiel. Gil Avérous assure qu’il n’est “pas prévu de le supprimer”, appelant plutôt à “réinterroger” un dispositif qu’il juge “en panne”. Reste à savoir si ces ajustements suffiront à convaincre des parlementaires en quête d’économies et de plus en plus sceptiques sur la pertinence même du SNU.
Un engagement citoyen à réinventer ?
Au-delà des questions budgétaires, c’est bien la philosophie du Service national universel qui est aujourd’hui remise en cause. Avec ses “séjours de cohésion” obligatoires, son uniforme et sa “levée des couleurs” matinale, le dispositif peine à séduire une jeunesse en quête d’engagement mais rétive aux schémas traditionnels. Faut-il revoir en profondeur ce projet, voire l’abandonner au profit de formules plus souples et plus adaptées aux aspirations des jeunes générations ?
Le débat est ouvert, mais il est certain que le sort du SNU se jouera autant dans l’hémicycle du Parlement que dans l’adhésion – ou le rejet – qu’il suscitera chez les principaux intéressés. Une chose est sûre : pour survivre, ce grand projet présidentiel devra se réinventer en profondeur. Faute de quoi, il pourrait bien rester dans les annales comme un mirage dispendieux et vite oublié.