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Le Snobisme Politique Envahit l’Assemblée Nationale

Lors de l'élection du président de l'Assemblée, plusieurs députés ont refusé de serrer la main du benjamin RN, comme le veut pourtant la tradition. Cet incident révèle crûment les fortes tensions qui règnent au Palais Bourbon en ce début de législature. Mais jusqu'où ira ce snobisme politique ?

En ce premier jour de la nouvelle législature, l’Assemblée nationale aurait dû être le théâtre d’un moment empreint de solennité républicaine : l’élection de son président. Mais c’était sans compter sur l’incident qui a terni ce rituel pourtant bien rodé. Plusieurs députés, de la gauche de la gauche au camp présidentiel, ont en effet ostensiblement refusé de serrer la main de Flavien Termet, 22 ans, benjamin de l’Assemblée et élu RN des Ardennes, en dépit de la tradition.

Le plus jeune député snobé

Comme le veut l’usage, le doyen de l’Assemblée, qui préside la séance inaugurale, est assisté par les six plus jeunes députés qui forment le bureau d’âge. Parmi eux, le benjamin a un rôle bien précis : se tenir près de l’urne et serrer la main de chaque député venant glisser son bulletin pour l’élection du président.

Mais cette année, de nombreux élus ont préféré éviter tout contact avec Flavien Termet, lui refusant une poignée de main pourtant purement formelle. Manuel Bompard, Antoine Léaument ou encore Louis Boyard côté LFI, mais aussi Agnès Pannier-Runacher pour la majorité présidentielle, ont ainsi snobé le jeune élu RN, suscitant des remous dans l’hémicycle.

Incivilités et intimidations

Si la plupart se sont contentés de passer leur chemin tête baissée, certains ont poussé l’incivilité plus loin. Le député LFI Sébastien Delogu est allé jusqu’à toiser le jeune homme de façon menaçante après lui avoir refusé une poignée de main. Une attitude d’intimidation guère à sa place dans un tel lieu.

D’autres ont préféré l’esquive, à l’image de François Piquemal, élu LFI, qui a eu recours à un “pierre-feuille-ciseaux” improvisé pour éviter le contact. Un geste certes plus bénin, mais qui en dit long sur le malaise ambiant.

C’est à ça qu’on les reconnaît !

– Un commentateur avisé

Dérive du débat politique

Au-delà de la question de la politesse élémentaire, ces incidents en disent long sur la radicalisation du débat politique. Refuser de serrer la main d’un adversaire, fût-il classé à l’extrême-droite, c’est refuser le dialogue, le débat, bref, les fondements mêmes de la démocratie parlementaire.

Certes, on peut comprendre la répulsion que suscite le RN chez de nombreux élus. Mais la politique n’est pas un long fleuve tranquille. Il faut savoir faire face à l’adversité avec dignité et hauteur de vue, plutôt que de s’abaisser à des mesquineries.

En sport, on serre la main de son adversaire avant d’engager le combat. En politique, on respecte le choix de l’électeur.

– Un sage anonyme

L’image dégradée du politique

À l’heure où la défiance envers la classe politique atteint des sommets, ce type d’incidents ne fait qu’aggraver les choses. Comment convaincre les citoyens de la noblesse de l’engagement politique quand leurs représentants eux-mêmes se comportent comme des enfants dans la cour de récré ?

Il est grand temps que nos élus retrouvent le sens des responsabilités et du devoir d’exemplarité. La politique n’est pas un jeu, c’est une mission au service de l’intérêt général. Et cela passe aussi par le respect de ses adversaires et des usages de la République.

Espérons que cet incident servira de piqûre de rappel et que les débats qui s’annoncent, sur des sujets cruciaux pour l’avenir du pays, se dérouleront dans un climat plus apaisé et constructif. La France n’a pas besoin de chamailleries puériles, mais d’un vrai débat démocratique à la hauteur des enjeux.

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