En cette fin septembre 2024, le pape François, âgé de 88 ans, surprend le monde catholique en se rendant pour un bref séjour au Luxembourg, avant de passer quelques jours en Belgique. Ce voyage atypique soulève de nombreuses questions, tant sur les motivations du souverain pontife que sur l’avenir de l’Église dans ces pays d’Europe occidentale fortement sécularisés.
Un passage éclair au Luxembourg
Le pape François est attendu ce jeudi matin au Grand-Duché de Luxembourg pour une visite de quelques heures seulement. Cette étape, aussi brève qu’inattendue, intrigue les observateurs. Pourquoi le chef de l’Église catholique a-t-il tenu à faire escale dans ce petit pays niché entre la France, l’Allemagne et la Belgique ?
Certains y voient un geste symbolique envers une communauté catholique luxembourgeoise certes minoritaire, mais encore bien vivante. D’autres suggèrent des raisons plus prosaïques, comme la nécessité pour le pape de ménager ses forces avant son périple belge.
Une Église belge en souffrance
Car c’est bien la Belgique qui constitue le cœur de ce voyage papal. François y séjournera plusieurs jours, avec pour objectif affiché de soutenir une Église locale en grande difficulté. Autrefois pilier de la société belge, le catholicisme y a connu un déclin spectaculaire ces dernières décennies, sous l’effet conjugué de la sécularisation et des scandales.
La place de l’Église en Belgique n’est plus ce qu’elle était. Le pape vient en pasteur, pour écouter et encourager les catholiques belges.
– Un proche du pape
Au-delà des rencontres avec les fidèles et le clergé, ce voyage revêt aussi une dimension politique. Pourtant, fait notable, François ne prévoit pas cette fois-ci de visiter les institutions européennes, dont le siège est à Bruxelles. Un choix qui témoigne de sa volonté de se concentrer sur les défis internes de l’Église.
Un synode crucial à l’horizon
Ce périple survient à un moment charnière pour le pape François et l’Église universelle. Lundi prochain s’ouvre en effet à Rome un important synode sur la gouvernance de l’Église, un rendez-vous capital pour l’avenir du catholicisme.
Malgré son âge et une santé fragile, François semble déterminé à mener de front les chantiers. Son déplacement au Benelux illustre sa volonté d’aller à la rencontre des périphéries de l’Église, ces terres de chrétienté où la foi vacille mais ne s’éteint pas. Une manière pour lui de tracer la voie pour ses successeurs.
Des enjeux qui dépassent le cadre belgo-luxembourgeois
Au-delà du Luxembourg et de la Belgique, ce sont tous les catholiques européens qui seront attentifs aux paroles et aux gestes du pape lors de ce voyage. Dans un continent en pleine mutation spirituelle, l’Église est en quête d’un nouveau souffle et d’un message adapté aux défis contemporains.
François, en pasteur aguerri mais aussi en fin stratège, semble avoir fait le pari de ces terres de mission aux portes de l’Europe. Un pari risqué, mais porteur d’espérance pour une Église en mal de renouveau.
Pays | Catholiques | % population |
Luxembourg | 439 000 | 70,4% |
Belgique | 7 millions | 57% |
Reste à savoir si ce voyage singulier portera ses fruits, pour l’Église belge comme pour le catholicisme européen dans son ensemble. Une chose est sûre : malgré le poids des ans, François n’a pas dit son dernier mot et entend bien peser sur l’avenir de l’institution millénaire qu’il gouverne.
Les prochains jours offriront un aperçu de sa vision pour une Église à la fois ancrée dans la tradition et tournée vers le monde de demain. Un équilibre subtil, à l’image de ce pape venu “du bout du monde” et qui ne cesse de surprendre par son énergie et son audace.