Les législatives anticipées rebattent les cartes à Marseille, et la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache se retrouve sur un siège éjectable. Élue députée de justesse en 2022 sous l’étiquette LREM, sa réélection dans la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône s’annonce extrêmement compliquée suite aux récents résultats des élections européennes.
Un Contexte Électoral Défavorable
Le tsunami politique qui a déferlé sur la France lors des européennes n’a pas épargné Marseille. Dans le 12ème arrondissement, fief traditionnel de la droite et de LREM, le Rassemblement National et Jordan Bardella ont obtenu près de 38% des voix, reléguant loin derrière la liste Renaissance de Nathalie Loiseau à seulement 12,5%.
La France Insoumise réalise elle aussi une percée remarquée dans le 11ème arrondissement, devançant largement LREM. Une dynamique inquiétante pour Sabrina Agresti-Roubache, qui avait bénéficié en 2022 du soutien de l’ancien maire LR Jean-Claude Gaudin pour s’imposer dans ces quartiers aisés de l’est marseillais.
Ce n’est pas une vague qu’on s’est prise, c’est un tsunami.
Sandra Blanchard, directrice de campagne de Sabrina Agresti-Roubache
Le RN en Embuscade
Fort de ses excellents scores, notamment dans le 11ème arrondissement où il frôle les 44%, le Rassemblement National lorgne plus que jamais sur la circonscription de la secrétaire d’État. En 2022, la candidate RN Monique Griseti avait échoué de peu, à moins de 400 voix d’écart.
La dernière fois, au second tour, on l’a perdue de 400 voix. Elle va basculer.
Franck Allisio, chef de file RN des Bouches-du-Rhône
Si l’hypothèse d’une alliance entre le RN et Reconquête se concrétisait, cela donnerait au total plus de 50% des voix à l’extrême-droite dans le 11ème arrondissement. De quoi rendre la réélection de Sabrina Agresti-Roubache extrêmement difficile selon son entourage.
Un Défi de Notoriété pour la Ministre
Si son entrée au gouvernement a renforcé sa notoriété et sa crédibilité d’après ses soutiens, Sabrina Agresti-Roubache doit aussi faire face au rejet grandissant d’Emmanuel Macron et de sa politique à Marseille. Un handicap de taille pour cette novice en politique, encore peu identifiée localement il y a deux ans.
La dernière fois, on était challenger. Aujourd’hui, c’est un peu David contre Goliath.
Sandra Blanchard
Pour tenter de sauver son siège, la secrétaire d’État mise sur son ancrage local renforcé et son rôle de porte-voix marseillais au gouvernement, en charge notamment du suivi du plan “Marseille en grand”. Ses proches espèrent que cela fera la différence dans une campagne éclair qui s’annonce plus que jamais comme un défi.
Un Enjeu d’Implantation pour Agresti-Roubache
Au-delà de son avenir à l’Assemblée, c’est l’implantation politique de Sabrina Agresti-Roubache à Marseille qui se joue lors de ces élections. Élue au conseil régional, la ministre ambitionnait avant la dissolution de créer son propre parti local et de peser sur les prochaines municipales.
Elle a un mandat local au conseil régional et un national à l’Assemblée. L’enjeu, c’est de le conserver. Sinon, elle aura perdu une élection.
Un proche au conseil régional
Une défaite précipitée dès juin serait un revers cuisant pour les ambitions marseillaises de la secrétaire d’État. Consciente de l’enjeu, Sabrina Agresti-Roubache a d’ores et déjà sonné la mobilisation de ses troupes, convoquant tous ses soutiens pour lancer au plus vite sa campagne. Le compte à rebours est lancé pour tenter d’éviter le siège éjectable.