C’est un événement diplomatique majeur qui se déroule actuellement à Kazan, en Russie. Le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, est arrivé ce mercredi matin pour participer au sommet des BRICS, ce bloc de pays émergents composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud. Selon les autorités locales, Guterres a été accueilli par le chef du parlement de la république russe du Tatarstan, Farid Moukhametchine.
Un agenda chargé pour le chef de l’ONU
Au cours de son séjour, le Secrétaire Général s’entretiendra avec de nombreux dirigeants présents au sommet, a indiqué l’ONU. Mais la rencontre la plus attendue est sans nul doute celle prévue jeudi avec le président russe Vladimir Poutine. Il s’agira de leur premier face-à-face depuis avril 2022, quelques semaines seulement après le début de l’offensive russe en Ukraine.
Lors de leur dernière entrevue, Poutine avait affirmé à Guterres croire en une issue “positive” des négociations avec l’Ukraine. Depuis, les pourparlers officiels ont cessé et les positions de Moscou et Kiev semblent pour l’heure irréconciliables.
L’Ukraine au cœur des discussions
Nul doute que le conflit ukrainien sera au centre des échanges entre les deux hommes. Selon Farhan Haq, porte-parole de l’ONU, « le Secrétaire Général réaffirmera ses positions bien connues sur la guerre en Ukraine et les conditions d’une paix juste fondée sur la charte et les résolutions des Nations Unies et le droit international ».
Antonio Guterres, qui s’est positionné en médiateur, a maintes fois souligné que l’annexion de territoires ukrainiens n’avait « pas de place dans le monde moderne ». Il a encore rappelé en février dernier que « la guerre en Ukraine demeure une plaie ouverte au cœur de l’Europe ».
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères avait estimé lundi soir que M. Guterres avait fait “le mauvais choix” en acceptant de se rendre à Kazan. “Cela ne fait qu’endommager la réputation de l’ONU”, a critiqué le ministère sur X (ex-Twitter).
Poutine veut démontrer l’échec des sanctions occidentales
Pour Vladimir Poutine, ce sommet des BRICS est l’occasion de prouver que la politique de sanctions et d’isolement menée par les pays occidentaux à l’encontre de la Russie est un échec. Le président russe a rencontré mardi plusieurs dirigeants importants comme son homologue chinois Xi Jinping ou le Premier ministre indien Narendra Modi.
Le bloc des BRICS, qui comptait à l’origine 4 membres lors de sa création en 2009 (Brésil, Russie, Inde, Chine) avant d’intégrer l’Afrique du Sud en 2010, s’est encore élargi cette année avec l’arrivée de 4 nouveaux pays : l’Éthiopie, l’Iran, l’Égypte et les Émirats arabes unis. Un signe de l’attractivité grandissante de ce groupe de pays émergents qui entend peser davantage sur la scène internationale.
La visite d’Antonio Guterres à Kazan est donc scrutée de près. La communauté internationale attend de voir si le Secrétaire général de l’ONU parviendra à faire progresser les perspectives de paix en Ukraine lors de ses échanges avec Vladimir Poutine. Une tâche ardue tant les positions semblent figées, mais essentielle pour l’avenir de la sécurité européenne et mondiale.