Imaginez : vous êtes un jeune apprenti, motivé et plein d’espoir, pensant faire vos premiers pas dans le monde du travail au sein d’une salle de sport. Mais derrière les sourires et les promesses, se cache une réalité bien plus sombre. Un couple de gérants sans scrupules a mis en place un système d’exploitation éhonté, profitant de la naïveté et de la volonté d’apprendre de près de 200 apprentis !
Un système frauduleux à grande échelle
L’enquête menée par la police judiciaire de Besançon a révélé l’ampleur du scandale. Le couple, à la tête de 21 salles de sport dans les régions Bourgogne-Franche-Comté et Ain, a délibérément enfreint les règles en embauchant massivement des apprentis. Alors que la loi impose un maximum de 2 apprentis pour 1 salarié, ces gérants peu scrupuleux ont fait tourner leurs établissements quasi-exclusivement grâce à cette main d’œuvre bon marché et corvéable à merci.
Des irrégularités criantes
Sur les 200 contrats d’apprentissage recensés, pas moins de 184 présentaient de graves irrégularités, tant au niveau de la formation que du travail confié aux jeunes. En réalité, les apprentis constituaient l’essentiel de la main d’œuvre, permettant aux gérants de réaliser une « fraude complète aux charges sociales » selon le procureur Étienne Manteaux.
Ce sont les apprentis qui faisaient fonctionner les salles de sport.
– Étienne Manteaux, procureur de Besançon
Une fraude organisée et lucrative
Grâce à ce système frauduleux, le couple de gérants a pu s’enrichir considérablement sur le dos de ces jeunes apprentis exploités. Près de 1,5 million d’euros d’avoirs criminels ont été saisis sur leurs comptes et parmi leurs biens fonciers. Une preuve supplémentaire de l’ampleur de cette escroquerie qui aura duré de janvier 2020 à avril 2023.
Un procès à venir
Les gérants devront répondre de leurs actes devant la justice. Ils seront jugés les 2 et 3 octobre prochains par le tribunal correctionnel de Besançon pour :
- Escroquerie
- Abus de biens sociaux
- Travail dissimulé
En attendant le procès, ils ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de gérer une salle de sport. Une première sanction qui en appelle sûrement d’autres au vu de la gravité des faits reprochés.
Cette affaire met en lumière les dérives et les abus qui peuvent exister dans certains secteurs, où la recherche du profit passe avant le respect des lois et la dignité des travailleurs. Espérons que ce procès sera l’occasion de rendre justice à ces apprentis floués et de rappeler à tous les employeurs peu scrupuleux que de telles pratiques ne resteront pas impunies.