C’est un coup de tonnerre qui vient de s’abattre sur le monde de l’automobile. Le légendaire Salon International de l’Auto de Genève, rendez-vous incontournable des passionnés et professionnels depuis 1905, a annoncé sa dissolution pure et simple. Une décision choc qui soulève de nombreuses questions sur l’avenir des grands événements automobiles.
Le crépuscule d’un monument
Créé il y a près de 120 ans, le Salon de Genève a longtemps été le point d’orgue de l’actualité automobile mondiale. Vitrine des dernières innovations, terrain de jeu favori des constructeurs pour leurs lancements les plus prestigieux, l’événement a rassemblé jusqu’à 750 000 visiteurs lors de ses grandes heures dans les années 2000.
Mais voilà, les temps changent. Déjà malmené par la pandémie de Covid-19 qui avait forcé l’annulation des éditions 2020 à 2022, le salon a connu une édition 2023 en demi-teinte. Avec seulement 12 grands constructeurs présents et un visitorat en berne, les signaux d’alarme étaient là.
Le faible intérêt des constructeurs pour le Salon de Genève dans un contexte sectoriel difficile sonne le glas d’une prochaine édition.
Alexandre de Senarclens, Président de la Fondation du Salon de Genève
Les raisons d’un déclin
Plusieurs facteurs expliquent cette perte d’attractivité du salon suisse, et plus globalement des grands événements automobiles :
- Un contexte économique tendu pour les constructeurs, contraints de rationaliser leurs dépenses
- L’essor du digital qui offre de nouveaux canaux pour présenter les nouveautés
- Des enjeux de transition écologique qui bousculent les priorités
- Une concurrence accrue d’autres salons comme Paris ou Munich
Face à ces défis, le modèle historique du salon automobile semble à bout de souffle. Une page se tourne inexorablement.
Quel avenir pour les salons automobiles ?
La disparition du Geneva International Motor Show interroge : les salons automobiles ont-ils encore un avenir ? Si le format actuel semble montrer ses limites, force est de constater que le besoin de se rencontrer, de toucher et d’essayer les véhicules demeure.
Gageons que l’industrie saura se réinventer pour proposer des événements plus en phase avec son époque : plus responsables, plus expérientiels, mieux connectés aussi aux aspirations des nouvelles générations. Des pistes sont déjà explorées, du salon de Munich et son focus sur la mobilité du futur, à la déclinaison du salon de Genève au Qatar.
Une chose est sûre : la fin du Salon de Genève ne signifie pas la fin de la passion automobile. Mais elle marque assurément un tournant historique, le symbole d’un monde qui change et d’une industrie qui doit s’adapter. Vite.