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Le rugbyman Ange Capuozzo se confie sur son spleen

Ange Capuozzo, jeune prodige du rugby, livre un témoignage bouleversant sur la face cachée du sport de haut niveau. Un appel à ne plus tabouiser la santé mentale des athlètes.

« Les sportifs de haut niveau ont aussi des faiblesses. » C’est par cette phrase forte qu’Ange Capuozzo, jeune arrière du Stade Toulousain et de l’équipe d’Italie, a entamé sa confession. Le rugbyman de 25 ans s’est livré comme rarement sur la période sombre qu’il a traversée en décembre dernier, juste après sa première Coupe du monde.

Une issue existe toujours

S’il n’a pas sombré dans une dépression clinique, Ange Capuozzo admet avoir perdu pied pendant plusieurs mois. « L’envie, le plaisir, les émotions n’étaient plus au rendez-vous », confie-t-il avec émotion. Une situation pas si rare chez les sportifs de très haut niveau, soumis à une pression physique et mentale de tous les instants.

Mais le jeune homme a tenu à prendre la parole pour délivrer un message d’espoir. « Une issue existe toujours ! » martèle-t-il. Un appel à ne plus tabouiser ces moments de détresse psychologique, encore trop souvent perçus comme des signes de faiblesse dans le milieu sportif.

Le poids de la Coupe du monde

C’est au retour de la Coupe du monde 2023 avec la Squadra Azzurra que le moral d’Ange Capuozzo a commencé à flancher. Une compétition éreintante, avec une pression médiatique décuplée pour ce grand espoir du rugby transalpin. « Je me suis senti vidé, sans plus aucune énergie », résume-t-il sobrement.

On a beau être des athlètes, on n’en reste pas moins des êtres humains avec nos fragilités.

Ange Capuozzo

De retour à Toulouse, le joueur s’est petit à petit renfermé sur lui-même. En perte de repères et de motivation, il passait de longs moments prostré chez lui. « Je n’avais plus goût à rien, même pas au rugby. » Une situation inquiétante pour ce passionné de la balle ovale.

Le déclic salvateur

C’est le soutien indéfectible de ses proches et un déclic personnel qui ont permis à Ange Capuozzo de remonter la pente. « J’ai compris que je devais réagir, reprendre ma vie et ma carrière en main », explique-t-il. Épaulé par le staff médical du Stade Toulousain, il a entamé un travail sur lui-même pour retrouver sérénité et plaisir de jouer.

Aujourd’hui, l’arrière aux 23 sélections semble avoir retrouvé son allant, comme en témoigne son doublé inscrit face à l’Ulster le week-end dernier. Mais il entend bien continuer à sensibiliser le grand public à ces problématiques encore trop souvent passées sous silence.

Briser le tabou

Car au-delà de son cas personnel, Ange Capuozzo espère faire bouger les lignes sur la question de la santé mentale dans le sport. « On glorifie la force physique et mentale des athlètes, mais on occulte leurs moments de doute et de détresse », déplore-t-il. Un tabou qu’il est urgent de briser selon lui.

Le natif de Grenoble en appelle à une prise de conscience collective, des instances sportives aux supporters. « Il faut créer un environnement bienveillant, où un sportif puisse exprimer ses fragilités sans craindre d’être jugé », plaide-t-il. Un véritable enjeu de société alors que la parole se libère progressivement sur ces questions.

  • Des cellules psychologiques se mettent en place au sein des clubs et fédérations
  • De plus en plus de sportifs témoignent ouvertement de leur mal-être
  • La santé mentale devient un sujet central dans la formation des jeunes talents

Mais il reste encore un long chemin à parcourir selon Ange Capuozzo. Le rugbyman conclut en lançant un appel vibrant : « Ensemble, levons le voile sur ces souffrances invisibles. Aucun athlète ne devrait avoir honte de dire qu’il ne va pas bien. Notre santé mentale doit devenir une priorité, au même titre que notre condition physique. » Un message fort que le joueur du Stade Toulousain entend porter haut et fort.

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