Face à la recrudescence alarmante des violences à l’arme blanche chez les adolescents, le gouvernement britannique a décidé d’agir. Mercredi, il a annoncé une série de mesures chocs visant à renforcer drastiquement les contrôles sur la vente en ligne de couteaux aux mineurs.
Cette décision intervient alors que le pays est confronté à ce que le leader de l’opposition Keir Starmer qualifie de « crise nationale ». En effet, ces dernières années ont vu le nombre d’incidents impliquant des armes blanches exploser chez les jeunes outre-Manche.
Un arsenal législatif renforcé pour endiguer le fléau
Dès le printemps prochain, les sites internet britanniques proposant des couteaux à la vente devront impérativement durcir leurs procédures de vérification de l’âge des acheteurs. Tout achat suspect ou en grande quantité devra être immédiatement signalé aux forces de l’ordre.
De plus, la peine de prison encourue pour la vente d’armes à des mineurs de moins de 18 ans passera de six mois actuellement à deux ans ferme. La possession d’une arme blanche avec l’intention de commettre des violences, même sans passage à l’acte, sera également réprimée et passible de quatre ans d’emprisonnement.
Une loi au nom d’une victime emblématique
Ce nouvel arsenal législatif, qui sera présenté devant le Parlement au printemps, portera le nom de Ronan Kanda. Ce jeune homme de 16 ans a été poignardé à mort il y a trois ans à Wolverhampton par un camarade du même âge qui l’avait confondu avec quelqu’un d’autre.
Son meurtrier avait acheté sur internet le sabre d’une cinquantaine de centimètres ayant servi au crime, en utilisant la pièce d’identité de sa mère. Il possédait des dizaines d’autres couteaux. Un drame qui illustre tragiquement les failles des contrôles actuels.
La vente en ligne de ces armes sans vérifications d’identité a joué un rôle majeur dans cette tragédie (…) les vendeurs en ligne, au détail et les réseaux sociaux doivent prendre leurs responsabilités
– Pooja Kanda, mère de Ronan Kanda
Traquer les ventes illégales sur les réseaux sociaux
Les autorités ont bien conscience que les réseaux sociaux sont devenus des plaques tournantes pour la revente illégale de couteaux, souvent sans aucun contrôle. C’est pourquoi une unité spéciale de la police sera créée avec pour mission de traquer ce trafic.
Le gouvernement prévoit également de renforcer les vérifications d’identité, avec photo à l’appui, lors de la livraison ou de la vente physique d’une arme blanche. À terme, seuls des vendeurs certifiés pourraient être autorisés à commercialiser des couteaux. L’objectif affiché est de réduire de moitié ce type de criminalité d’ici dix ans.
Une mobilisation de tous les acteurs pour sauver la jeunesse
La ministre de l’Intérieur Yvette Cooper n’a pas mâché ses mots en déclarant qu’il était « effrayant de constater avec quelle facilité des jeunes parviennent à se procurer des couteaux en ligne ». Pour enrayer cette spirale infernale, c’est une mobilisation de tous les acteurs de la société qui sera nécessaire.
Car comme le souligne avec émotion Pooja Kanda, la mère de Ronan, s’il faut saluer ces nouvelles mesures, « il reste beaucoup à faire » pour mettre fin à ces tragédies qui endeuillent bien trop de familles. Un combat de longue haleine qui en appelle à la responsabilité de chacun.
