C’est officiel depuis ce dimanche : le Royaume-Uni a rejoint le partenariat de libre-échange transpacifique (CPTPP), marquant ainsi un tournant majeur dans sa politique commerciale post-Brexit. Avec cette adhésion, le pays devient le premier membre européen de cet accord qui rassemble désormais 12 nations et près de 500 millions d’habitants, représentant entre 12 à 15% du PIB mondial.
Un accord prometteur pour l’économie britannique
Selon des sources proches du dossier, l’intégration du Royaume-Uni au CPTPP pourrait générer des milliards de livres sterling d’échanges supplémentaires pour les entreprises britanniques. Le gouvernement table notamment sur une augmentation des exportations de l’ordre de 2,6 milliards de livres vers les pays membres de l’alliance.
Signé en juillet 2023 sous l’ancien exécutif conservateur, cet accord offre en effet un accès privilégié à certaines des économies les plus dynamiques au monde, comme le Japon, l’Australie, le Canada ou encore la Nouvelle-Zélande. De quoi ouvrir de nouvelles perspectives pour les firmes du Royaume.
Des secteurs clés prêts à en profiter
Parmi les branches d’activité qui pourraient tirer leur épingle du jeu avec ce partenariat figurent notamment :
- Les services financiers, avec un meilleur accès aux marchés asiatiques en pleine expansion
- L’automobile, grâce à la suppression de droits de douane dans plusieurs pays
- L’agroalimentaire et les boissons, avec une demande croissante pour les produits britanniques dans la zone Pacifique
- Les technologies vertes, le Royaume-Uni comptant promouvoir son savoir-faire en la matière
Le CPTPP offre d’immenses opportunités pour nos entreprises, avec un accès à de nouveaux marchés en forte croissance dans une région qui comptera pour la majeure partie de l’économie mondiale dans les décennies à venir.
Déclaration d’un porte-parole du gouvernement britannique
Vers une réorientation des échanges à l’international
L’adhésion au CPTPP s’inscrit plus globalement dans la stratégie britannique post-Brexit visant à nouer des accords commerciaux tous azimuts pour doper ses échanges. Outre ce traité transpacifique, Londres a déjà conclu des deals avec l’Union européenne et plusieurs pays européens, mais aussi avec des États plus lointains comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou Singapour.
Des négociations sont par ailleurs en cours avec l’Inde et les monarchies du Golfe, tandis que le Royaume-Uni cherche toujours à obtenir un accord de libre-échange avec les États-Unis – un projet toutefois incertain compte tenu des positions protectionnistes de l’administration Biden.
Avec ces multiples accords, le Royaume-Uni montre qu’il reste ouvert sur le monde et attractif malgré le Brexit. Mais la route est encore longue pour compenser pleinement la perte d’accès au marché unique européen.
Analyse d’un expert en commerce international
La Chine, grande absente du CPTPP
Si le CPTPP permet au Royaume-Uni de renforcer ses liens avec de nombreuses économies de la zone Pacifique, un acteur majeur reste toutefois exclu de l’accord pour l’heure : la Chine. Pékin a certes fait acte de candidature pour rejoindre le partenariat, mais plusieurs pays membres s’opposent pour l’instant à son intégration.
La rivalité sino-américaine et les tensions géopolitiques en mer de Chine expliquent en grande partie ces réticences. Reste à voir si le géant asiatique parviendra à terme à surmonter ces obstacles pour intégrer ce vaste espace de libre-échange dont il est pour l’instant absent.
Un signal positif malgré les défis à relever
Au final, l’adhésion du Royaume-Uni au CPTPP constitue indéniablement une avancée notable dans sa quête de nouveaux débouchés commerciaux après le Brexit. Si les retombées concrètes restent à confirmer, ce signal positif envoyé aux investisseurs ne peut qu’être favorable à l’économie britannique.
Cela ne doit toutefois pas occulter les défis qui demeurent, à commencer par la nécessité de préserver des relations commerciales étroites avec son principal partenaire historique : l’Union européenne. L’enjeu pour Londres sera de trouver le bon équilibre entre ouverture vers de nouveaux horizons et maintien de liens forts avec le continent.