Le Royaume-Uni a franchi un jalon remarquable dans sa transition énergétique. Selon une étude récente, la part d’électricité produite à partir de sources bas carbone a atteint un niveau record de 58% en 2024. Cette avancée majeure témoigne des efforts considérables déployés par le pays pour réduire sa dépendance aux combustibles fossiles et lutter contre le changement climatique.
Une décennie de transformation du mix électrique britannique
En l’espace de dix ans, le Royaume-Uni a profondément remodelé son secteur électrique. La production à base de combustibles fossiles a été divisée par deux, tandis que la part des énergies renouvelables a plus que doublé. Cette évolution spectaculaire a été rendue possible par une série de décisions politiques ambitieuses et des investissements massifs dans les technologies propres.
La fin du charbon, une étape historique
L’un des tournants les plus symboliques a été la fermeture, fin septembre 2024, de la dernière centrale à charbon du pays. Le Royaume-Uni est ainsi devenu le premier membre du G7 à abandonner complètement ce combustible polluant pour produire son électricité. Cette décision a été suivie en novembre par l’interdiction de toute nouvelle mine de charbon sur le territoire britannique, scellant définitivement la sortie de cette énergie fossile.
L’essor spectaculaire des énergies renouvelables
Parallèlement au déclin du charbon, les énergies renouvelables ont connu un développement fulgurant. En 2024, elles ont fourni 45% de l’électricité du Royaume-Uni, un record absolu. L’éolien, aussi bien terrestre qu’en mer, est devenu la deuxième source d’électricité du pays avec 26% de la production. Cette montée en puissance devrait se poursuivre dans les années à venir, avec un doublement attendu de la capacité éolienne dès 2025.
Le Royaume-Uni est l’un des pays les plus en avance sur les énergies renouvelables en Europe, mais reste derrière les pays scandinaves qui tirent une très large partie de leur électricité du vent et des barrages hydroélectriques.
Le nucléaire et les importations complètent le mix bas carbone
Outre les renouvelables, le nucléaire a contribué à hauteur de 13% à la production d’électricité britannique en 2024. Les importations, principalement en provenance de pays disposant eux-mêmes d’un mix décarboné comme la France ou la Norvège, ont quant à elles représenté 11%. Le solaire photovoltaïque, en plein essor, a fourni 4% de l’électricité du pays.
Des objectifs climatiques parmi les plus ambitieux au monde
Ce nouveau record d’électricité bas carbone s’inscrit dans la lignée des engagements climatiques très volontaristes pris par le Royaume-Uni. Le pays vise une réduction d’au moins 81% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035 par rapport à 1990, et s’est fixé l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour y parvenir, il mise notamment sur une électrification massive de son économie, avec 100% de la demande couverte par des sources décarbonées dès 2030.
Des défis de taille pour transformer en profondeur le système électrique
Malgré ces avancées spectaculaires, de nombreux défis restent à relever pour achever la transition énergétique. Le déploiement massif des renouvelables nécessite des investissements colossaux dans les réseaux, afin de gérer l’intermittence de ces sources et de transporter l’électricité des zones de production vers les centres de consommation. Le développement de capacités de stockage et l’essor de l’hydrogène vert seront également cruciaux pour garantir un approvisionnement stable et décarboné.
Ce sera un défi de taille. Mais le secteur de l’énergie a déjà été transformé au cours de la dernière décennie.
Avec ce nouveau record, le Royaume-Uni démontre qu’il est possible de construire un système électrique performant et décarboné à grande échelle. Son expérience pionnière est scrutée de près par de nombreux pays, qui y voient un modèle à suivre pour réussir leur propre transition énergétique. Reste à transformer l’essai et à poursuivre les efforts pour bâtir un avenir durable et climatiquement neutre.
