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Le Royaume-Uni Accélère le Retrait des Revêtements Dangereux des Immeubles

Le gouvernement britannique accélère le retrait des revêtements inflammables des immeubles suite au drame de la tour Grenfell. Les propriétaires ont jusqu'à 2029 pour se mettre en conformité, sous peine de sanctions. Mais des milliers de résidents restent en danger et de nombreux bâtiments doivent encore être identifiés. Le défi est immense pour tenir l'objectif.

Suite au tragique incendie de la tour Grenfell à Londres en 2017, qui a coûté la vie à 72 personnes, le gouvernement britannique vient de fixer un ultimatum aux propriétaires d’immeubles de grande hauteur. Ces derniers ont désormais jusqu’à fin 2029 pour retirer les revêtements inflammables, du même type que ceux incriminés dans le sinistre, de leurs bâtiments de plus de 11 mètres.

Selon un communiqué du ministère du Logement, les promoteurs vont devoir « doubler leur rythme de travail » pour tenir cet objectif ambitieux de rénovation et de mise en sécurité du parc immobilier. Car sept ans après le drame qui a endeuillé la capitale britannique, seuls 30% des bâtiments identifiés comme dangereux ont été assainis.

Des milliers de résidents toujours en danger

Malgré les années écoulées depuis l’incendie de la tour Grenfell, dont les images terrifiantes restent dans toutes les mémoires, des « milliers » de personnes continuent de vivre dans des immeubles aux façades potentiellement incendiaires. Un chiffre alarmant qui témoigne de l’ampleur de la tâche à accomplir pour sécuriser l’habitat.

Alex Norris, le secrétaire d’État à la Sécurité des bâtiments, n’a d’ailleurs pas caché que le recensement des bâtiments à risque était loin d’être terminé. Selon ses estimations, entre 4.000 et 7.000 immeubles dotés d’un revêtement inflammable n’ont pas encore été identifiés par les autorités.

Sanctions contre les propriétaires récalcitrants

Pour mettre la pression sur les propriétaires tentés de jouer la montre, le gouvernement agite la menace de sanctions, à la fois financières et pénales. Ceux qui tarderaient à se mettre en conformité avec les nouvelles exigences de sécurité s’exposeraient ainsi à « la force de la loi », a prévenu Alex Norris.

Aujourd’hui, nous avons fixé de nouveaux objectifs pour les responsables qui doivent s’assurer que leurs propriétés sont sûres.

Keir Starmer, Premier ministre travailliste

« Extrêmement décevant et insuffisant » pour les associations

Du côté des associations de victimes et de protection des locataires, la réaction ne s’est pas fait attendre. Pour « End Our Cladding Scandal », le nouveau plan gouvernemental est « extrêmement décevant » et « insuffisant », notamment parce qu’il ne concerne que les immeubles les plus hauts.

« Nous sommes encore loin d’une solution globale qui apportera le changement dont les locataires et résidents de tout le pays ont besoin et qu’ils méritent », a déclaré le groupe dans un communiqué. Pointant « beaucoup trop d’incertitude », l’organisation demande des mesures plus ambitieuses pour réellement tourner la page de ce scandale qui n’a que trop duré.

Conclusion

Si la volonté affichée du gouvernement britannique d’en finir avec ces revêtements de la mort est louable, le chemin à parcourir reste long et semé d’embûches. Entre bâtiments non identifiés, propriétaires récalcitrants et moyens limités, l’objectif de 2029 apparaît très ambitieux.

Pourtant, il y a urgence. Car derrière les statistiques et les polémiques, ce sont des vies humaines qui sont en jeu. Des familles qui vivent dans la peur d’un nouveau drame. Le traumatisme de Grenfell est dans tous les esprits. Plus jamais ça, avait-on promis à l’époque. Sept ans plus tard, la réalité est toute autre. Le Royaume-Uni réussira-t-il son pari ? L’avenir nous le dira, mais le défi est immense.

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