Selon une source proche du palais royal, le Roi Mohammed VI du Maroc a adressé ses félicitations à Donald Trump suite à sa récente élection à la présidence des États-Unis. Dans son message, le souverain a tenu à souligner les liens historiques et le partenariat stratégique solide qui unissent les deux pays, tout en rappelant le soutien clé apporté par Washington sur le dossier du Sahara Occidental lors du précédent mandat de Trump.
Une alliance qui a résisté à l’épreuve du temps
D’après le contenu du message royal relayé par l’agence officielle, Mohammed VI considère que le Maroc et les États-Unis sont “unis par une alliance historique et un partenariat stratégique qui ont résisté à l’épreuve du temps”. Pour le monarque, cette relation privilégiée constitue “une force motrice au service de la paix, de la sécurité et de la prospérité” non seulement au Moyen-Orient et en Afrique mais aussi au-delà de ces régions.
La reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara, un “acte mémorable”
Le Roi a tenu à rappeler un événement marquant du premier mandat de Donald Trump : la reconnaissance par les États-Unis de “la pleine et entière souveraineté du Royaume du Maroc sur l’ensemble de son Sahara”. Mohammed VI a qualifié cette décision d'”acte mémorable dont le peuple marocain sera à jamais reconnaissant”. En contrepartie de ce soutien sur la question du Sahara Occidental, le Maroc avait alors normalisé ses relations avec Israël.
Le Maroc, “un véritable ami et un allié fidèle” malgré des défis croissants
Face à des “défis régionaux et mondiaux de plus en plus complexes”, le souverain chérifien a assuré que son pays serait “plus que jamais, un véritable ami et un allié fidèle des États-Unis”. Une promesse qui semble vouloir consolider davantage les liens étroits tissés entre Rabat et Washington, malgré un contexte régional tendu.
Une normalisation avec Israël contestée après la guerre à Gaza
En effet, depuis le déclenchement de la guerre à Gaza en octobre dernier, plusieurs manifestations d’ampleur ont eu lieu au Maroc pour réclamer l’abrogation de l’accord de normalisation avec Israël. Jusqu’alors, l’opposition à ce rapprochement était restée limitée dans le royaume. Un signe que la position américaine sur le dossier du Sahara, si cruciale soit-elle pour Rabat, ne fait pas l’unanimité au sein de la population.
Le Sahara Occidental, pomme de discorde régionale
Ancienne colonie espagnole, le Sahara Occidental est une vaste étendue désertique de 266 000 km² située au nord de la Mauritanie. C’est le dernier territoire africain dont le statut post-colonial reste en suspens. Depuis 2007, le Maroc propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté, mais les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, exigent un référendum d’autodétermination, initialement prévu lors d’un cessez-le-feu en 1991 mais jamais concrétisé.
Aujourd’hui, le Maroc contrôle plus de 80% du territoire à l’ouest, tandis que le Polisario en administre moins de 20% à l’est, les deux parties étant séparées par un mur de sable et une zone tampon sous la surveillance de Casques bleus de l’ONU. Avec un sous-sol riche en minerais et des côtes poissonneuses, les enjeux économiques alimentent ce conflit qui perdure depuis 1975.
Quel avenir pour les relations maroco-américaines ?
Dans ce contexte, les félicitations adressées par Mohammed VI à Donald Trump et son souhait de voir se renforcer le partenariat maroco-américain sonnent comme un signal fort. Celui d’une volonté de maintenir le cap d’une alliance vue comme vitale par Rabat, en dépit des turbulences régionales et des critiques internes croissantes sur la normalisation avec Israël.
Il faudra donc suivre avec attention l’évolution des relations entre le Maroc et les États-Unis sous cette nouvelle administration Trump. La position de Washington sur l’épineuse question du Sahara Occidental sera scrutée de près, tant elle conditionne la stabilité et les équilibres géostratégiques dans cette région du monde. Les prochains mois nous diront si l'”acte mémorable” salué par Mohammed VI était circonstanciel ou s’il inaugure une nouvelle ère de coopération approfondie entre les deux pays.