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Le Roi Charles III Clôture Sa Tournée Pacifique aux Samoa

Le Roi Charles III vient de clôturer une tournée intense de 11 jours dans le Pacifique. Entre appels à faire amende honorable sur le passé colonial et nominations clés au Commonwealth, découvrez les coulisses de ce voyage charnière pour la monarchie britannique...

C’est sur une note chargée d’émotion que s’est achevée la première grande tournée du Roi Charles III dans le Pacifique. Après 11 jours d’un périple intense qui les a menés de l’Australie aux îles Samoa en passant par les sommets houleux du Commonwealth, le souverain britannique et son épouse la Reine Camilla ont quitté samedi l’archipel polynésien, mettant ainsi un point final à ce qui restera comme l’un des voyages les plus symboliques et délicats du début de son règne.

Un Roi globe-trotter malgré la maladie

À 75 ans, dont plusieurs mois après l’annonce de son cancer en début d’année, Charles III n’a pas ménagé ses efforts lors de ce déplacement. Selon des sources proches de la cour, le couple royal aurait participé à plus de 30 événements officiels en seulement 11 jours, traversant Sydney, Canberra et Apia au pas de charge. Un rythme soutenu qui témoigne de la volonté du Roi de s’impliquer pleinement dans la vie du Commonwealth, cette organisation héritée de l’empire britannique qu’il souhaite moderniser et ancrer dans le 21e siècle.

Le Commonwealth face à son passé colonial

Mais c’est bien la question brûlante du passé colonial britannique qui aura dominé ce sommet des 56 chefs d’État du Commonwealth. De nombreuses nations d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ont en effet profité de cette occasion pour appeler le Royaume-Uni et les autres puissances européennes à présenter des excuses officielles pour les siècles d’esclavage et d’exploitation, voire à verser des compensations financières. Une demande d’amende honorable dans laquelle certains voient même une remise en cause de la légitimité de la famille royale britannique, qui a longtemps bénéficié de la traite des esclaves.

Aucun d’entre nous ne peut changer le passé. Mais nous pouvons nous engager, de tout notre cœur, à en tirer les leçons et à trouver des moyens créatifs de corriger les inégalités qui perdurent.

– Le Roi Charles III

Face à ces appels, le Roi est resté prudent, se gardant bien de prononcer les excuses tant attendues. S’il a reconnu que “les aspects les plus douloureux de notre passé continuent de résonner”, il a surtout appelé les participants à “rejeter le langage de la division”. Un discours en demi-teinte qui reflète toute la difficulté pour la monarchie à assumer son héritage colonial sans pour autant s’enfermer dans la repentance.

Nomination historique au Commonwealth

Autre fait marquant de ce sommet : la nomination d’une nouvelle Secrétaire Générale à la tête du Commonwealth. Et c’est la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchwey, qui a été choisie pour succéder à la Britannique Patricia Scotland. Une première pour une femme africaine, qui illustre l’élargissement progressif de cette organisation autrefois exclusivement composée d’ex-colonies britanniques. Réputée pour son franc-parler, Mme Botchwey s’était notamment illustrée en dirigeant le mandat de deux ans de son pays au Conseil de sécurité de l’ONU.

Au-delà des polémiques, ce voyage aura donc permis à Charles III de poser les premiers jalons de son action à la tête du Commonwealth. Entre volonté de tourner la page du colonialisme et nécessité de préserver l’unité de cette organisation unique au monde, le Roi devra plus que jamais faire preuve de doigté et de diplomatie. Un défi de taille pour ce monarque qui entend bien faire souffler un vent de modernité sur la couronne britannique.

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