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Le RN Réhabilite Joseph Martin, Candidat Accusé à Tort d’Antisémitisme

Le RN réhabilite Joseph Martin, son candidat dans le Morbihan, injustement jeté en pâture et accusé d'antisémitisme après un tweet maladroit. Un retournement de situation qui en dit long sur les dérives médiatiques en période électorale...

C’est un retournement de situation aussi discret que surprenant. Ce samedi 22 juin 2024, le Rassemblement National a réhabilité son candidat dans la première circonscription du Morbihan, Joseph Martin, précédemment suspendu suite à des accusations d’antisémitisme relayées par plusieurs médias dont le journal Libération. Une affaire révélatrice des dérives de certains organes de presse prompts à jeter en pâture des personnalités publiques sur la base d’éléments parcellaires.

Retour sur la polémique

Tout commence le 19 juin dernier lorsque Libération et le Canard Enchaîné exhument un vieux tweet de Joseph Martin datant d’octobre 2018 et l’accusent d’antisémitisme. Le message, formulé maladroitement, évoque la mort du négationniste Robert Faurisson survenue la veille : “Le gaz a rendu justice aux victimes de la Shoah”. Une phrase choc qui semble assimiler les victimes des chambres à gaz au négationniste et provoque immédiatement un tollé.

Devant le scandale, le RN suspend aussitôt son candidat, envisageant même son retrait des élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Joseph Martin clame pourtant son innocence et dénonce une cabale médiatique visant à l’empêcher de gagner dans sa circonscription. Il explique que son tweet, certes ambigu, se voulait en réalité un hommage aux victimes de la Shoah en se moquant de la mort du négationniste. Une défense balayée par ses accusateurs.

Un éclairage différent

Mais en y regardant de plus près, plusieurs éléments viennent étayer la version de Joseph Martin. D’abord, le tweet contesté s’inscrit dans une série de messages postés le jour de la mort de Robert Faurisson, dont un faisant référence à la Saint Gaspard (fêtée le 21 octobre) sur un ton moqueur : “Quand le Gaspard, il faut pas rester”. Ensuite, d’autres publications du candidat RN, comme celle condamnant fermement le maréchal Pétain, laissent entrevoir des opinions très éloignées de l’antisémitisme.

Venger les victimes de la Shoah, est-ce antisémite ? Non et tous les Juifs qui me connaissent m’envoient des messages de soutien.

– Joseph Martin

Contacté par plusieurs médias, Joseph Martin a regretté une phrase “mal tournée” tout en insistant sur sa volonté de rendre hommage aux martyrs juifs : “Le fond de moi-même était le respect”. Il a également fait valoir des éléments exonérant comme la présence de candidats de confession juive sur ses listes aux municipales de 2014.

Une cabale médiatique

Face à ces arguments, certains comme le JDD s’interrogent : Libération, le Canard Enchaîné et le RN ne seraient-ils pas allés trop vite en besogne en criant à l’antisémitisme ? De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer un “lynchage” médiatique reposant sur une interprétation erronée. Des personnalités comme Mathieu Bock-Côté ont dénoncé “de l’authentique saloperie” tandis que le Mouvement des Étudiants Juifs a publié un communiqué condamnant la “fake news” propagée par Libération.

Le mal était pourtant fait. Malgré les mises en garde de plusieurs observateurs et le début de rétropédalage des accusateurs, la polémique a enflé, reprise par de nombreux médias. France Info a même persisté à relayer l’information après que Libération lui-même ait commencé à la mettre en doute. Un emballement aussi brutal qu’irrationnel.

Des leçons à tirer

Au-delà du cas Joseph Martin, cette affaire pose la question de la responsabilité des médias et de la précipitation avec laquelle sont jetés en pâture des individus sur la base d’éléments parcellaires. À l’heure des réseaux sociaux et de l’information en continu, la tentation est grande de chercher le buzz en montant en épingle des propos ou des faits susceptibles de provoquer l’indignation. Quitte à occulter des données essentielles et à piétiner la présomption d’innocence.

D’autant plus en période électorale, où il est tentant pour certains de vouloir “abattre” des candidats en manipulant l’opinion. Un jeu dangereux pour la démocratie. Car une fois la machine médiatique lancée, il devient difficile de rétablir la vérité et de réparer les dommages causés aux personnes injustement mises en cause, à l’image de Joseph Martin dont l’honneur a été bafoué.

Certes, l’extrême-droite reste coutumière des dérapages et mérite une vigilance de tous les instants. Pour autant, cela ne doit pas conduire à tomber dans la surenchère et la calomnie au mépris des faits. Au risque de donner des arguments à ceux qui crient perpétuellement au “Mur des Cons”, ce mur imaginaire où seraient épinglés les ennemis fantasmés du Rassemblement National. La réhabilitation de Joseph Martin par son parti est une occasion de s’interroger collectivement sur ces dérives.

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