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Le RN Refuse Tout Accord avec Reconquête! pour les Législatives

Le Rassemblement National a décidé de faire cavalier seul pour les élections législatives de 2024, refusant tout accord avec Reconquête! malgré les appels à l'union lancés par Marion Maréchal. Cette décision risque de diviser le camp de la droite identitaire. Quel impact sur les résultats du scrutin ? L'analyse.

Après des semaines de spéculations et d’appels du pied, c’est finalement la douche froide. Le Rassemblement National a annoncé ce mardi 11 juin qu’il refusait tout accord électoral avec Reconquête!, le parti d’Éric Zemmour, en vue des élections législatives de 2024. Une décision lourde de conséquences pour le camp de la droite identitaire, qui rêvait d’une grande alliance pour peser face à Emmanuel Macron et à la gauche.

Marion Maréchal “déçue” par la décision du RN

C’est Marion Maréchal, figure de proue de cette union des droites, qui a dû se résoudre à annoncer la mauvaise nouvelle. “Je suis déçue par cette décision du RN, a-t-elle tweeté. L’union aurait permis de gagner de nombreuses circonscriptions et de former un groupe puissant à l’Assemblée nationale. Les Français la plébiscitent. Il est compliqué de comprendre ce choix pour les électeurs.”

La nièce de Marine Le Pen avait multiplié les appels du pied ces dernières semaines en faveur d’une alliance entre le RN et Reconquête. Un “sujet important sur lequel tout le monde est d’accord”, selon elle. Mais visiblement pas assez pour convaincre la direction du Rassemblement National.

Le RN veut rester maître de sa stratégie

Pour justifier son choix, le RN met en avant sa volonté de garder la main sur sa stratégie électorale et ses investitures. “Une alliance suppose une hiérarchisation des sujets et des concessions que nous ne sommes pas prêts à faire”, a expliqué un cadre du parti. Le Rassemblement National entend ainsi mener sa propre campagne, axée sur les thèmes qui ont fait son succès ces dernières années comme l’immigration et l’insécurité.

Certains y voient aussi la crainte d’un parti “hégémonique” d’être associé à une formation plus radicale et clivante, susceptible de lui faire perdre des voix. Une analyse rejetée par les partisans de l’union des droites. “N’y a-t-il pas un sujet important, sur lequel tout le monde est d’accord, qui vaut le coup d’avoir une alliance?”, s’est ainsi interrogé le journaliste Geoffroy Lejeune.

Quel impact pour les législatives?

Reste à savoir quel sera l’impact de ce refus d’alliance sur les résultats des élections législatives. Beaucoup jugent qu’une union aurait permis de remporter davantage de sièges face à un camp présidentiel en perte de vitesse et une gauche unie. En se présentant divisées, les deux formations prennent le risque de s’affaiblir mutuellement dans de nombreuses circonscriptions.

Mais le RN compte sur sa dynamique et son implantation locale pour tirer son épingle du jeu, même sans le renfort de Reconquête!. Il espère capitaliser sur la déception d’une partie de l’électorat de droite après le quinquennat Macron et sur le bon score de Marine Le Pen à la présidentielle. De son côté, le parti d’Éric Zemmour devra faire sans cette alliance pour exister dans le débat politique et convertir sa percée de 2022 en sièges de députés.

Les autres partis se réjouissent

Sans surprise, les autres forces politiques se sont réjouies de cette désunion à droite. “Tant mieux pour la République, a ironisé le patron des députés Renaissance Sylvain Maillard. Cela montre que même l’extrême droite ne veut pas s’allier avec les extrêmes.” À gauche aussi, on se satisfait de ce statu quo, espérant récupérer les voix des déçus du duel Macron-Le Pen.

Les prochains mois diront si la stratégie du cavalier seul était la bonne pour le Rassemblement National. Une chose est sûre: le rêve d’une union des droites semble plus lointain que jamais. Au grand dam de Marion Maréchal et de ses soutiens.

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