C’est un revirement aussi soudain qu’inattendu. David Lammy, chef de la diplomatie britannique, vient de faire l’éloge de Donald Trump, le qualifiant d’homme plein de « grâce » et niant qu’il soit un « va-t-en-guerre ». Un contraste saisissant avec ses propos de 2018, quand il traitait l’ex-président américain de « sociopathe aux sympathies néo-nazies ».
Un Changement Radical de Discours
Interviewé ce lundi sur BBC Radio 4, le ministre travailliste des Affaires étrangères a expliqué qu’il fallait faire preuve de « réalisme » dans son rôle, c’est-à-dire « prendre le monde tel qu’il est ». Un pragmatisme qui l’amène aujourd’hui à tenir compte du fait que pas moins de 77 millions d’Américains ont voté pour Donald Trump.
Évoquant un dîner new-yorkais en septembre dernier avec le milliardaire, David Lammy s’est montré dithyrambique :
Le Donald Trump que j’ai rencontré avait une grâce incroyable, il était généreux, très soucieux d’être un bon hôte, très drôle, très, très, très amical, très chaleureux je dois dire à propos du Royaume-Uni, de notre famille royale et de l’Écosse.
Le chef du Foreign Office assure avoir retenu de cette rencontre que l’homme d’affaires « n’est en aucun cas un va-t-en-guerre« . Bien au contraire, Trump serait « très clair » sur sa volonté d’être « fort et puissant » face aux « intérêts les plus malveillants du monde« , sans pour autant prôner la guerre.
Changer les Règles du Jeu Géopolitique
Selon David Lammy, l’objectif de Donald Trump serait avant tout de « changer les règles du jeu« , notamment en œuvrant à une normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël. Une analyse qui tranche avec l’image belliqueuse souvent accolée au républicain.
Ce revirement spectaculaire s’inscrit dans la volonté du Premier ministre travailliste Keir Starmer de se rapprocher de la nouvelle administration Trump, malgré la proximité historique de son parti avec les démocrates. Un virage stratégique loin de faire l’unanimité, plusieurs figures du Labour ayant par le passé exprimé leur détestation du milliardaire.
Félicitations Chaleureuses de Keir Starmer
Cible lui-même d’attaques répétées d’Elon Musk, proche de Donald Trump, Keir Starmer a tenu dimanche à adresser ses « plus chaleureuses félicitations » au nouveau président. Il a souligné les « fondations inébranlables » de l’alliance « historique » unissant États-Unis et Royaume-Uni.
Cette main tendue inattendue à Donald Trump soulève de nombreuses questions. S’agit-il d’un pur calcul diplomatique visant à préserver les intérêts britanniques ? Ou d’une conviction sincère quant à l’évolution de l’ancien président ? Seul l’avenir nous dira si ce pari audacieux du gouvernement Starmer était le bon. Une chose est sûre : il marque un tournant majeur dans les relations tumultueuses entre le Royaume-Uni et l’administration Trump.