L’annonce a fait l’effet d’une bombe à Washington et bien au-delà. Ce dimanche 21 juillet, le président américain Joe Biden a déclaré renoncer à se présenter pour un second mandat en 2024. Une décision lourde de conséquences qui rebat totalement les cartes à un an et demi de l’échéance.
Biden contraint de jeter l’éponge
À 81 ans, le président le plus âgé de l’histoire américaine a fini par se résoudre à passer la main. Son état de santé préoccupant et des sondages au plus bas ont eu raison de sa volonté de rempiler pour 4 ans. Un renoncement vu comme un aveu de faiblesse par ses adversaires républicains, mais salué par de nombreux démocrates.
Des sympathisants “soulagés”
Interrogés par l’AFP, des électeurs démocrates disent ressentir du “soulagement” et même de la “joie” après cette annonce. Beaucoup craignaient que Biden ne soit pas en capacité de mener une campagne intense face à Donald Trump, probable candidat républicain.
J’espérais cette annonce. Avec un peu de chance, ils pourront se rassembler autour d’un candidat.
Une électrice démocrate
D’autres mettent en garde contre un choix par défaut de la vice-présidente Kamala Harris pour remplacer Biden et appellent à un “processus démocratique”.
Kamala Harris prête à en découdre
Propulsée potentielle candidate, Kamala Harris a rapidement réagi en assurant être “prête à battre Trump” si elle était désignée par son parti. Mais la vice-présidente divise au sein de son camp, certains jugeant son bilan trop mince et sa personnalité clivante.
D’autres prétendants pourraient émerger dans les prochains mois, relançant totalement la course côté démocrate. Parmi les noms qui circulent : les gouverneurs Gavin Newsom (Californie) et J.B. Pritzker (Illinois), la sénatrice Elizabeth Warren ou encore le ministre des Transports Pete Buttigieg.
Trump jubile et enfonce le clou
Dans le camp d’en face, Donald Trump s’est immédiatement engouffré dans la brèche avec un communiqué au vitriol qualifiant Joe Biden de “pire président de l’histoire des États-Unis”. L’ancien locataire de la Maison Blanche, qui rêve de revanche, part avec une longueur d’avance sur ses rivaux républicains potentiels.
Si sa candidature se confirme, il pourrait profiter de la confusion chez les démocrates pour creuser l’écart et imposer ses thèmes de campagne. Joe Biden espérait lui barrer la route en 2024. En jetant l’éponge, il lui offre une voie royale.
2024, l’élection de tous les dangers
Débarrassée d’un président impopulaire et contesté jusque dans son camp, la présidentielle de 2024 s’annonce donc totalement ouverte. Mais aussi explosive, au vu de la polarisation extrême de la société américaine. Le duel tant redouté Biden-Trump n’aura pas lieu. Mais le spectre de l’ancien président continue de planer sur la politique américaine.
Les démocrates ont désormais moins de 18 mois pour se retrouver un champion et une stratégie pour contrer le tribun populiste. Un sacré défi vu leurs divisions et le manque de leaders alternatifs évidents. Joe Biden pensait incarner le rempart à un retour de Trump. Son renoncement laisse son parti orphelin et l’Amérique face à un avenir des plus incertains.