Alors que la campagne des législatives anticipées bat son plein, un invité surprise vient de faire irruption : François Hollande. L’ancien président socialiste a en effet annoncé sa candidature dans la 1ère circonscription de Corrèze, sous l’étiquette du Nouveau Front populaire. Un coup de théâtre qui bouscule le paysage politique et rebat les cartes à gauche.
Un retour minutieusement préparé
Loin d’être improvisée, cette candidature a été soigneusement orchestrée en coulisses. Dès l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, François Hollande a senti que c’était l’occasion ou jamais de remettre un pied dans l’arène politique. L’ancien locataire de l’Élysée a alors activé ses réseaux pour récupérer l’investiture socialiste en Corrèze, au nez et à la barbe de la direction du PS.
Un coup de maître rendu possible par le soutien d’un des courants minoritaires du parti, avec lequel Hollande entretient des liens privilégiés. Cette fronde interne a créé les conditions favorables à ce come-back inattendu. Les adversaires d’Olivier Faure ont ainsi habilement dégagé le terrain pour permettre à l’ancien chef de l’État de se lancer dans la bataille.
Une surprise qui en dit long
Si ce retour en force de François Hollande a pris tout le monde de court, y compris ses proches, il en dit long sur l’état de la gauche française. Malgré la constitution du Nouveau Front populaire, sensé rassembler largement, les divisions restent profondes. Le ralliement d’une figure tutélaire comme Hollande est d’ailleurs vu comme un désaveu cinglant pour Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de cette alliance.
C’est la surprise du chef, mais parce que c’est le chef.
Un proche de François Hollande
Un pari audacieux et risqué
En se lançant dans ces législatives 2024 anticipées, François Hollande joue un coup politique audacieux mais périlleux. S’il est investi par le PS et peut compter sur sa popularité intacte en Corrèze, rien ne garantit que les électeurs de gauche suivront. Surtout face à la menace d’un Rassemblement national en embuscade.
L’ancien président devra donc faire preuve de trésors de persuasion pour convaincre qu’il incarne une alternative crédible, capable de réinventer une gauche unie et conquérante. Un sacré défi au vu du bilan controversé de son quinquennat et des fractures béantes au sein de sa famille politique. Mais François Hollande, bête de scène et animal politique, a plus d’un tour dans son sac. Réussira-t-il son pari ? Réponse dans les urnes le 16 juin prochain.