Alors que le régime syrien de Bachar el-Assad vient de s’effondrer face à l’offensive éclair des rebelles, la situation chaotique qui règne dans le pays fait craindre le pire aux autorités françaises. En effet, selon des sources proches du renseignement, plusieurs dizaines de djihadistes français pourraient profiter de ce bouleversement pour refaire surface et représenter une menace sérieuse pour la sécurité nationale.
Des djihadistes infiltrés parmi les groupes rebelles
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des djihadistes français participant activement à l’offensive des rebelles contre le régime syrien. Intégrés à divers groupes islamistes, dont celui d’Omar Omsen basé dans la province d’Idlib, ils ont pris part à la prise de villages chrétiens et alaouites, la communauté dont est issu Bachar el-Assad. La brigade d’Omar Omsen compterait à elle seule une centaine d’adultes et d’enfants français.
Leur présence parmi les forces ayant précipité la chute du régime syrien soulève de vives inquiétudes quant à leurs intentions futures. Endurcis par des années de combat et galvanisés par leur victoire, certains pourraient être tentés de poursuivre le djihad dans d’autres zones de conflit, voire de chercher à commettre des attentats sur le sol européen.
La menace des djihadistes emprisonnés par les Kurdes
Outre ceux ayant combattu dans les rangs rebelles, de nombreux djihadistes français sont actuellement détenus par les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie. Capturés lors de la chute de l’État islamique en 2019, ils croupissent depuis dans des prisons surpeuplées et sous haute surveillance.
Les Kurdes détiennent les djihadistes français les plus dangereux, ceux qui occupaient des postes à haute responsabilité au sein de Daech.
– Un expert du renseignement français
Or, la dislocation du régime syrien et le chaos qui en découle pourraient fournir à ces prisonniers une occasion inespérée de s’évader. Une perspective qui glace le sang des services de renseignement français, tant les profils de ces détenus sont inquiétants.
La hantise du retour des « revenants »
Formés au maniement des armes et à la fabrication d’explosifs, rompus aux techniques de combat et à la clandestinité, les djihadistes français libérés constitueraient une menace de premier ordre. Leur retour est le scénario cauchemardesque qui hante les autorités, comme en témoigne un haut-responsable :
Le risque est qu’ils reviennent plus aguerris, plus radicalisés, et déterminés à passer à l’action sur notre territoire. C’est une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes.
– Un haut-responsable du ministère de l’Intérieur
Conscients de ce danger, les services de renseignement français sont en état d’alerte maximale. Ils s’efforcent de garder une trace de ces « revenants » potentiels, en coord avec les autorités locales et les forces françaises déployées dans la région. Un travail de titan rendu encore plus ardu par le chaos post-Assad.
Quel sort pour les enfants de djihadistes ?
La question épineuse du devenir des enfants de djihadistes français complique encore l’équation. Nés ou emmenés très jeunes en Syrie, ils ont passé la majeure partie de leur existence sous domination islamiste. À la fois victimes et potentiellement imprégnés de l’idéologie extrémiste, leur prise en charge s’annonce délicate.
On ne peut abandonner ces enfants à leur sort. C’est une obligation morale et sécuritaire de les rapatrier et de les resocialiser.
– Un responsable judiciaire français
La France se retrouve face à un dilemme cornélien : laisser ces « lionceaux du Califat » grandir loin de sa supervision, ou les ramener sur son sol au risque de devoir gérer de potentielles bombes à retardement. Un casse-tête qui illustre toute la complexité du dossier des djihadistes français, à l’heure où la Syrie bascule dans l’inconnu.
Une menace diffuse et évolutive
Combattants sur le terrain, détenus en passe d’être libérés, enfants exposés à la radicalisation… La menace djihadiste prend un visage multiforme dans le chaos syrien post-Assad. Une situation inédite et hautement inflammable qui exige une vigilance de tous les instants.
Pour les autorités françaises, il s’agit d’un véritable jeu de Whack-a-Mole à l’échelle d’un pays entier. À peine un foyer de risque est-il maîtrisé qu’un autre resurgit, sur fond de luttes de pouvoir entre factions et d’instabilité chronique. Un défi qui promet de mobiliser les services de sécurité hexagonaux pour longtemps.
