C’est un retour à la normale qui ne fait pas l’unanimité. Après plus de deux ans de restrictions liées à la pandémie de COVID-19, l’ATP a décidé de réautoriser les ramasseurs de balles à donner les serviettes aux joueurs sur les courts. Une pratique qui avait été bannie pour des raisons d’hygiène, obligeant les athlètes à aller chercher eux-mêmes leur linge au fond du court.
Si cette mesure avait été plutôt bien accueillie par le public et les observateurs, soucieux de la santé de tous, l’ATP a finalement décidé de revenir en arrière. Les nouvelles procédures entreront en vigueur dès la fin du tournoi de Wimbledon, au grand dam de certains.
Le Rythme du Jeu Avant Tout
Mais alors, pourquoi ce revirement ? Selon une source au sein de l’ATP, la raison principale serait liée au chronomètre automatique des services, qui limite les joueurs à 25 secondes entre les points. Un temps jugé trop court par beaucoup, surtout lorsqu’il faut aller soi-même chercher sa serviette au fond du court.
Le fait de revenir aux ramasseurs de balles qui distribuent les serviettes aux joueurs permettra de maintenir le rythme du jeu.
– Un responsable de l’ATP
Une décision prise donc avant tout pour des raisons de tempo, afin de ne pas ralentir les échanges et permettre aux joueurs de suivre leur routine habituelle entre les points. Mais sur le plan sanitaire, est-ce vraiment raisonnable ?
Carlos Alcaraz Monte au Filet
Parmi les joueurs, les avis sont partagés. Si beaucoup se réjouissent de retrouver leurs petites habitudes, d’autres pointent du doigt les risques pour la santé. C’est le cas notamment de Carlos Alcaraz, récent vainqueur de Wimbledon, qui n’a pas mâché ses mots :
C’est insensé. J’ai le temps de demander deux balles. Je n’ai jamais vu quelque chose comme ça dans le tennis.
– Carlos Alcaraz, au tournoi du Queen’s
Le jeune prodige espagnol, pressé entre les points, a du mal à suivre sa routine habituelle. Il a d’ailleurs annoncé son intention d’en parler à l’ATP pour trouver une solution.
Hygiène contre Pragmatisme
Au-delà du cas Alcaraz, cette décision de l’ATP pose la question de l’équilibre entre précautions sanitaires et exigences du jeu professionnel. Faut-il privilégier la santé ou la performance ? Le débat n’est pas nouveau, mais il prend une dimension particulière en cette période post-COVID.
Il est certain que l’utilisation des serviettes et leur passage de main en main représentent un risque de transmission de virus et bactéries, même avec des protocoles stricts. Mais dans le même temps, peut-on demander aux athlètes de faire l’impasse sur un élément clé de leur routine, au détriment de leur confort et de leur concentration ?
La question divise, et il est probable que la polémique enfle dans les semaines à venir, alors que le circuit reprendra ses droits après Wimbledon. L’ATP sera sans doute amenée à s’expliquer et, qui sait, à ajuster sa position. Une chose est sûre : entre balles neuves et serviettes usagées, le tennis post-COVID cherche encore son équilibre.