Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron n’a eu de cesse de tenter de rallier la droite à sa cause. Mais malgré ses efforts pour désosser Les Républicains en attirant certaines de leurs figures, le parti de droite reste profondément divisé et réticent à toute alliance avec le président de la République. Un rendez-vous manqué qui prend une dimension particulière au lendemain des élections législatives de 2024, qui ont vu la majorité présidentielle perdre la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Macron en quête d’une coalition avec la droite
Face à une Assemblée nationale fragmentée, où son camp ne dispose plus que d’une majorité relative, Emmanuel Macron explore différentes pistes pour élargir sa base et trouver une issue à l’impasse politique. Et c’est naturellement vers la droite que le chef de l’État s’est tourné, lui qui a déjà réussi à attirer dans son orbite plusieurs figures des Républicains depuis 2017, comme Édouard Philippe ou Bruno Le Maire.
Mardi soir, Emmanuel Macron a ainsi reçu à l’Élysée Gérard Larcher, le président LR du Sénat. Un tête-à-tête durant lequel le président a tenté de convaincre son interlocuteur de la nécessité d’une coalition, en évoquant notamment l’idée d’un « gouvernement d’union nationale ». Mais Gérard Larcher est ressorti dubitatif de cet échange, préférant mettre en avant la piste d’un « gouvernement technique » et d’une « démarche texte par texte », quitte à recourir au besoin à la méthode des « douzièmes provisoires » pour faire adopter le budget en l’absence de majorité.
Une droite divisée et méfiante
Ce rendez-vous illustre toute la difficulté pour Emmanuel Macron à trouver des alliés solides à droite. Car malgré la décomposition des Républicains ces dernières années, la droite reste traversée par de profonds clivages et de fortes méfiances à l’égard du macronisme. Beaucoup, chez LR, restent traumatisés par la politique de débauchages individuels menée par le président depuis son élection, et refusent de se laisser phagocyter.
Résultat, la droite apparaît aujourd’hui profondément divisée sur la stratégie à adopter face à Emmanuel Macron :
- Certains, comme le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, défendent une ligne dure d’opposition systématique.
- D’autres, à l’image du président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Renaud Muselier, plaident pour un rapprochement.
- Entre les deux, des figures comme Gérard Larcher tentent de tracer une voie médiane, en restant dans l’opposition tout en se montrant ouvert à la discussion au cas par cas.
Vers une clarification à droite ?
Face à ces divisions, certains à droite en appellent aujourd’hui à une grande clarification. C’est notamment le cas du maire de Nice Christian Estrosi, un proche d’Emmanuel Macron, qui a proposé l’organisation d’un « congrès de la droite et du centre » à l’automne pour trancher la question d’une alliance avec le président.
Mais l’hypothèse d’un tel congrès, qui pourrait acter la scission de la droite, est loin de faire l’unanimité. Beaucoup préfèrent jouer la montre, en pariant sur un affaiblissement progressif d’Emmanuel Macron d’ici la fin du quinquennat. Quitte à laisser les fractures béantes et à naviguer à vue d’ici là.
Emmanuel Macron ne fait fondamentalement pas confiance à Gérard Larcher. Il dit une chose dans mon bureau, puis le contraire au Sénat.
Un proche d’Emmanuel Macron
Une chose est sûre : malgré ses appels du pied insistants, Emmanuel Macron est encore loin d’avoir réussi son pari d’un grand rassemblement central allant de la droite à la gauche modérée. Les fractures politiques nées de son quinquennat sont profondes, et il faudra plus que quelques tête-à-tête ou promesses de postes pour les résoudre. À défaut d’un électrochoc, le rendez-vous entre Macron et la droite pourrait bien rester durablement manqué.
Mardi soir, Emmanuel Macron a ainsi reçu à l’Élysée Gérard Larcher, le président LR du Sénat. Un tête-à-tête durant lequel le président a tenté de convaincre son interlocuteur de la nécessité d’une coalition, en évoquant notamment l’idée d’un « gouvernement d’union nationale ». Mais Gérard Larcher est ressorti dubitatif de cet échange, préférant mettre en avant la piste d’un « gouvernement technique » et d’une « démarche texte par texte », quitte à recourir au besoin à la méthode des « douzièmes provisoires » pour faire adopter le budget en l’absence de majorité.
Une droite divisée et méfiante
Ce rendez-vous illustre toute la difficulté pour Emmanuel Macron à trouver des alliés solides à droite. Car malgré la décomposition des Républicains ces dernières années, la droite reste traversée par de profonds clivages et de fortes méfiances à l’égard du macronisme. Beaucoup, chez LR, restent traumatisés par la politique de débauchages individuels menée par le président depuis son élection, et refusent de se laisser phagocyter.
Résultat, la droite apparaît aujourd’hui profondément divisée sur la stratégie à adopter face à Emmanuel Macron :
- Certains, comme le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, défendent une ligne dure d’opposition systématique.
- D’autres, à l’image du président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Renaud Muselier, plaident pour un rapprochement.
- Entre les deux, des figures comme Gérard Larcher tentent de tracer une voie médiane, en restant dans l’opposition tout en se montrant ouvert à la discussion au cas par cas.
Vers une clarification à droite ?
Face à ces divisions, certains à droite en appellent aujourd’hui à une grande clarification. C’est notamment le cas du maire de Nice Christian Estrosi, un proche d’Emmanuel Macron, qui a proposé l’organisation d’un « congrès de la droite et du centre » à l’automne pour trancher la question d’une alliance avec le président.
Mais l’hypothèse d’un tel congrès, qui pourrait acter la scission de la droite, est loin de faire l’unanimité. Beaucoup préfèrent jouer la montre, en pariant sur un affaiblissement progressif d’Emmanuel Macron d’ici la fin du quinquennat. Quitte à laisser les fractures béantes et à naviguer à vue d’ici là.
Emmanuel Macron ne fait fondamentalement pas confiance à Gérard Larcher. Il dit une chose dans mon bureau, puis le contraire au Sénat.
Un proche d’Emmanuel Macron
Une chose est sûre : malgré ses appels du pied insistants, Emmanuel Macron est encore loin d’avoir réussi son pari d’un grand rassemblement central allant de la droite à la gauche modérée. Les fractures politiques nées de son quinquennat sont profondes, et il faudra plus que quelques tête-à-tête ou promesses de postes pour les résoudre. À défaut d’un électrochoc, le rendez-vous entre Macron et la droite pourrait bien rester durablement manqué.