64 jours, 19 heures, 22 minutes et 52 secondes. C’est le nouveau temps de référence sur le Vendée Globe, la mythique course à la voile en solitaire et sans escale. Un chrono stratosphérique établi par Charlie Dalin lors de la dernière édition. Le skipper normand a littéralement explosé le précédent record d’Armel Le Cléac’h de près de 10 jours, en maintenant une vitesse moyenne ahurissante de 17,79 nœuds sur plus de 51 000 km. Une performance d’anthologie qui pose question : ce record sera-t-il battu lors de la prochaine édition en 2028 ?
Une barre placée très haut
En signant ce chrono de légende, Charlie Dalin a placé la barre très haut, peut-être même trop haut pour ses successeurs. Sur les pontons, nombreux sont ceux à penser que ce temps canon pourrait tenir un bon moment, comme l’explique un observateur avisé :
Si les conditions météo jouent un rôle clé, l’évolution de la technologie a une grande part dans ces gains de performance. Mais repousser de 10 jours la marque sur un tour du monde, c’est colossal. Je pense qu’on va se casser les dents dessus pendant un moment !
Le Vendée Globe est une épreuve d’endurance extrême qui pousse les marins et leurs machines dans leurs derniers retranchements. Réussir à grappiller ne serait-ce que quelques heures sur un tel record relève de l’exploit. D’autant que les foils, ces appendices qui font voler les bateaux au-dessus des flots, ont déjà fait faire un bond spectaculaire aux performances ces dernières années.
Des conditions météo favorables
Charlie Dalin a certes bénéficié de conditions météorologiques favorables avec peu de zones sans vent et des dépressions bien positionnées dans les mers du sud. Des facteurs indépendants de sa volonté qui ont facilité sa chevauchée fantastique autour du monde. Difficile d’imaginer un scénario aussi propice lors de la prochaine édition.
Mais le marin normand a surtout réussi une course parfaite, avec peu de casse matérielle et une gestion du sommeil millimétrée. Une rigueur de tous les instants et des choix stratégiques payants, fruits de mois de préparation minutieuse. Autant d’éléments qui font pencher la balance du côté du talent plus que de la chance.
Vers des voiliers volants
Pour aller chercher ce record, les futurs concurrents devront repousser encore les limites de la technologie. Les architectes navals planchent déjà sur des voiliers toujours plus rapides, légers et aérodynamiques. L’objectif : passer le plus de temps possible au-dessus de l’eau grâce aux foils pour fendre les flots à des allures supersoniques.
Certains imaginent même des bateaux entièrement volants, sortes d’hydroptères géants capables de s’affranchir de la traînée de la coque dans l’eau. Des engins futuristes aux allures d’ovni qui dévoreraient les milles à la vitesse de l’éclair. Mais pour l’heure, ce bond technologique reste encore du domaine du rêve.
Une part de risque inhérente
Reste que pousser toujours plus loin les curseurs de la performance sur des engins devenus des Formule 1 des mers n’est pas sans danger. À ces vitesses stratosphériques, la moindre erreur peut vite tourner au drame en pleine mer. Sans parler des avaries qui se multiplien† sur ces machines de course ultra-sollicitées pendant plus de deux mois.
Il faudra trouver le bon équilibre entre performance et fiabilité pour espérer battre le record de Charlie Dalin. Un véritable casse-tête pour les teams qui auront la lourde tâche de concevoir les voiliers du futur. Avec en ligne de mire cet Everest des mers qu’est devenu le chrono du dernier Vendée Globe.
D’ici là, le temps réalisé par le marin normand a encore de beaux jours devant lui. Comme une ombre bienveillante et stimulante planant au-dessus des têtes des prétendants à sa succession. Le record de Charlie Dalin est posé là, majestueux et inaccessible. Tel un défi lancé aux générations futures de marins solitaires.
En bref
- Charlie Dalin a établi un nouveau record sur le Vendée Globe en 64 jours et 19 heures
- Il a battu l’ancien temps de référence d’Armel Le Cléac’h de près de 10 jours
- Ce chrono stratosphérique pourrait tenir pendant plusieurs éditions selon les observateurs
- Pour le battre, il faudra bénéficier de conditions météo favorables et d’avancées technologiques majeures
- La course à la performance comporte des risques à ne pas négliger