Imaginez un train lancé à toute allure sur des rails menant droit vers un précipice. Voilà à quoi ressemble actuellement la situation du réchauffement climatique selon une étude publiée par des dizaines de scientifiques renommés. Leurs conclusions sont sans appel : le changement climatique causé par l’Homme a atteint un rythme effréné, mettant en péril l’objectif crucial de limiter le réchauffement à 1,5°C.
Un réchauffement qui s’emballe
Entre 2014 et 2023, le réchauffement d’origine anthropique a bondi de 0,26°C, portant la hausse totale à 1,19°C par rapport à l’ère préindustrielle sur cette décennie. Un rythme qualifié de “sans précédent” par les chercheurs. En 2023, ce réchauffement a même atteint le chiffre alarmant de 1,31°C.
Derrière cette accélération, on retrouve nos émissions de gaz à effet de serre qui ont atteint des niveaux records, avec 55 milliards de tonnes de CO2 déversées dans l’atmosphère pour la seule année 2022. S’ajoute à cela un effet pervers de la dépollution de l’air, réduisant paradoxalement l’effet refroidissant de certaines particules.
Un budget carbone qui fond comme neige au soleil
Pour garder 50% de chances de ne pas dépasser 1,5°C de réchauffement, il ne nous reste plus qu’un “budget carbone” d’environ 200 milliards de tonnes de CO2. Soit l’équivalent de seulement 5 années d’émissions au rythme actuel. Une marge de manœuvre extrêmement réduite qui s’amenuise d’année en année.
On pourrait s’attendre à ce qu’un réchauffement mondial de 1,5°C soit atteint ou dépassé dans les 10 prochaines années.
– Les auteurs de l’étude
Une décennie décisive
Les scientifiques sont formels : nous sommes entrés dans une décennie critique pour le climat. Soit les émissions de gaz à effet de serre atteignent leur pic puis déclinent fortement, soit c’est la porte ouverte à un emballement du réchauffement aux conséquences potentiellement dévastatrices.
Un message d’alerte qui intervient alors que des négociateurs du monde entier sont réunis à Bonn pour préparer la prochaine grande conférence climat, la COP28 à Dubaï. L’occasion de mettre les dirigeants face à leurs responsabilités et d’accélérer la transition vers un monde neutre en carbone.
Des signes d’espoir ?
Malgré ce tableau très sombre, quelques lueurs d’espoir pointent à l’horizon. Le rythme d’augmentation des émissions de CO2 a ralenti lors de la dernière décennie comparée aux années 2000. Preuve que les efforts déployés commencent à porter leurs fruits, même s’ils restent insuffisants.
- Les énergies renouvelables montent en puissance
- De plus en plus de pays et d’entreprises s’engagent vers la neutralité carbone
- La prise de conscience de l’urgence climatique n’a jamais été aussi forte
Mais attention à ne pas se reposer sur ces quelques signaux positifs. Car comme le rappelle l’étude, tant que les émissions ne baissent pas en valeur absolue jusqu’à atteindre zéro, le réchauffement se poursuivra inexorablement. La course contre la montre est plus que jamais engagée.
