Le monde du cinéma français est sous le choc. Nicolas Bedos, réalisateur et acteur de renom, fils du célèbre humoriste Guy Bedos, a été condamné ce mardi par le tribunal correctionnel de Paris à un an de prison, dont six mois avec sursis, pour des agressions sexuelles commises en 2023 sur deux femmes. Une décision qui fait grand bruit dans le milieu du 7ème art.
Les faits reprochés à Nicolas Bedos
Âgé de 44 ans, le metteur en scène a été jugé coupable d’agressions sexuelles survenues lors de deux soirées distinctes en 2023 :
- Dans la nuit du 1er au 2 juin, il se serait approché d’une femme “tête baissée avant de tendre la main droite au niveau de son sexe, par-dessus son jean”. La victime s’est dite très choquée lors de son témoignage à l’audience.
- Dans la nuit du 11 au 12 mai, ivre, il aurait attrapé par la taille une serveuse d’un bar parisien avant de l’embrasser dans le cou.
Des gestes déplacés que Nicolas Bedos affirme ne pas se souvenir, évoquant des “black-out” liés à sa consommation excessive d’alcool. Il reconnaît toutefois avoir des problèmes avec la boisson et “une amabilité lourde” en état d’ivresse.
L’avocate de Bedos dénonce un “jugement inique”
Me Julia Minkowski, l’avocate de Nicolas Bedos, a immédiatement annoncé qu’elle ferait appel de cette condamnation qu’elle juge “inique”. Elle s’insurge :
Nous sommes dans une société où pour un baiser dans le cou ou une main posée sur un jean au milieu d’une boîte de nuit, on se retrouve condamné à porter un bracelet électronique pour une durée de 6 mois.
Me Julia Minkowski, avocate de Nicolas Bedos
En plus de la peine de prison, le tribunal a ordonné à Nicolas Bedos de suivre des soins addictologiques et psychologiques, lui a interdit d’entrer en contact avec les victimes et a demandé son inscription au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). Des sanctions lourdes que l’avocate compte bien contester en appel.
Une personnalité clivante du cinéma français
Connu pour son humour grinçant et ses positions politiquement incorrectes, Nicolas Bedos est une figure incontournable mais parfois controversée du paysage culturel français. Fils de l’humoriste engagé Guy Bedos, il a réalisé quatre long-métrages dont trois furent présentés au prestigieux Festival de Cannes.
Son plus grand succès commercial à ce jour reste La Belle Époque, comédie dramatique sortie en 2019 qui a attiré plus de 1,2 million de spectateurs dans les salles obscures. Un artiste talentueux rattrapé par des accusations graves qui pourraient ternir durablement son image et sa carrière.
Une condamnation qui fait écho à #MeToo
Ce jugement rendu à l’encontre de Nicolas Bedos intervient dans un contexte post-#MeToo où la parole des victimes de violences sexuelles est davantage entendue et prise au sérieux par la justice. Une évolution sociétale majeure qui bouscule les milieux du cinéma et de la culture, longtemps perçus comme des zones de non-droit en matière de violences faites aux femmes.
Reste à savoir si la cour d’appel confirmera ou infirmera la décision de première instance. Un procès en appel très attendu qui promet de nouveaux rebondissements dans cette affaire qui secoue le monde du 7ème art français.
