Quel dénouement cruel pour le Stade Français ! Après un combat acharné de 85 minutes face à l’Union Bordeaux-Bègles en demi-finale du Top 14, les Parisiens pensaient avoir fait le plus dur en inscrivant un essai en coin à la dernière seconde. Mais c’était sans compter sur le destin qui attendait Joris Segonds, l’ouvreur du Stade Français, pour la transformation de tous les espoirs.
Une transformation pour une prolongation
Le chrono est déjà dans le rouge quand les Stadistes parviennent enfin à franchir la ligne d’en-but de l’UBB, au terme d’une action d’école. Menés 25-23, les Parisiens ont l’occasion inespérée d’arracher une prolongation. Toute la pression repose alors sur les épaules de Joris Segonds, qui doit réussir la transformation en coin, face à un virage de Chaban-Delmas bouillant.
L’ouvreur stadiste, qui rejoindra Bayonne la saison prochaine, s’élance, frappe, et voit sa tentative passer à gauche des perches. La déception est immense pour les Soldats Roses, qui s’effondrent sur la pelouse, incrédules. En face, c’est l’explosion de joie pour les Bordelo-Béglais qui s’offrent une première finale de Top 14 depuis 2011.
Les larmes de Joris Segonds
Mais l’image qui restera de ce moment dramatique, c’est sans doute celle de Joris Segonds, en larmes, réconforté par ses coéquipiers. Le demi d’ouverture de 27 ans, héros malheureux de cette fin de match irrespirable, n’a pas pu contenir son émotion après ce coup du sort.
Un terrible contraste avec la liesse des supporters de l’UBB, qui peuvent exulter et préparer une finale face au voisin toulousain, tombeur du Stade Rochelais la veille. Un épilogue cruel pour le Stade Français, qui a longtemps cru pouvoir renverser le match et s’offrir une première finale depuis 2015.
On a tout donné, on revient de nulle part. Cette transformation, c’est vraiment dur à encaisser. Mais je suis fier des mecs, fier de tout le groupe.
Marcos Kremer, troisième ligne du Stade Français
L’UBB au rendez-vous des grands
Côté bordelais, c’est forcément la satisfaction qui prime, même si la qualification s’est jouée à un cheveu. Les hommes de Christophe Urios ont fait preuve de caractère pour résister au retour des Parisiens, et valident leur billet pour le Stade de France.
Après des années en dents de scie, le club girondin est en train de s’installer durablement dans le gotha du rugby français. Demi-finalistes la saison passée, finalistes de la Champions Cup en 2021, les Bordelo-Béglais construisent un projet solide qui porte ses fruits.
Ils devront sortir le grand jeu face au Stade Toulousain, ogre du rugby hexagonal qui visera un 22e Brennus le 17 juin prochain. Un duel entre outsiders ambitieux et mastodontes habitués des grands rendez-vous. Et Joris Segonds regardera ça de loin, certainement avec un pincement au cœur.
