En ce dimanche ensoleillé d’octobre, près de 5000 sympathisants du Rassemblement National se sont rassemblés au Palais Nikaïa de Nice pour le meeting de rentrée du parti. Drapeaux bleu-blanc-rouge à la main, ils sont venus écouter leur présidente Marine Le Pen et le nouveau président du mouvement Jordan Bardella.
Le RN rêve déjà de nouvelles élections législatives
Malgré un résultat en demi-teinte aux dernières élections législatives, qualifié “d’échec relatif” par Jordan Bardella lui-même, le parti souhaite maintenir la dynamique de sa première place obtenue aux européennes. L’objectif affiché est clair : se tenir prêt en vue de potentielles élections législatives anticipées qui pourraient être provoquées par une dissolution de l’Assemblée Nationale dès juin prochain.
La vague qui nous a portés va continuer, je vous le promets.
Jordan Bardella, président du RN
Pour le jeune président du mouvement, il s’agit d’assumer une “campagne permanente” et de tenir d’autres meetings tout au long de l’année pour ne pas retomber dans l’oubli et maintenir la pression sur le gouvernement. Marine Le Pen, elle, affirme que si Michel Barnier est “le continuateur zélé de la politique macroniste, le gouvernement tombera”.
Des militants remontés contre le “parti unique” mais plutôt favorables à Barnier
Tout au long de leurs discours, la présidente d’honneur et le nouveau président du RN ont martelé leurs critiques contre ce qu’ils appellent le “parti unique”, accusant la majorité présidentielle et Les Républicains de Michel Barnier de mener la même politique. Une rhétorique qui semble faire mouche auprès des militants présents.
Pourtant, de manière assez surprenante, lorsqu’on les interroge, beaucoup se montrent plutôt positifs sur les premiers pas du nouveau Premier ministre, saluant son pragmatisme et son expérience. Certains y voient même une opportunité pour pousser le gouvernement à aller dans leur sens sur des thèmes comme l’immigration ou la sécurité.
Une stratégie payante pour le RN ?
En surfant ainsi sur les thèmes habituels de la droite et en tentant de dépeindre le gouvernement comme trop à gauche, le Rassemblement National espère sans doute continuer à séduire un électorat de droite désabusé par les partis traditionnels. Une stratégie qui a porté ses fruits par le passé mais dont les limites ont aussi été mises en lumière lors des dernières législatives.
Il faudra donc suivre de près l’évolution de la ligne politique du RN dans les prochains mois, et voir si le parti parviendra à imposer ses thèmes dans le débat public malgré son nombre réduit de députés à l’Assemblée Nationale. Les prochaines élections, qu’elles soient anticipées ou non, constitueront un test grandeur nature pour mesurer les progrès du parti de Marine Le Pen dans sa quête du pouvoir.
