Les élections législatives anticipées approchent à grands pas et le paysage politique français est en ébullition. À seulement six jours du premier tour, prévu le 30 juin prochain, les derniers sondages confirment la position de force du Rassemblement National (RN). Le parti de Jordan Bardella devance actuellement la coalition de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon et la majorité présidentielle.
Le RN en pole position
Avec environ 35,5% à 36% des intentions de vote selon les instituts, le RN semble en mesure de décrocher une majorité relative, voire absolue, à l’Assemblée nationale. Un scénario inédit sous la Vème République. Le Nouveau Front Populaire (NFP), alliance des partis de gauche, se positionne en deuxième position avec 27% à 29,5% des voix. La coalition présidentielle ferme la marche avec seulement 19,5% à 20% des suffrages.
Un programme axé sur l’immigration et le pouvoir d’achat
Pour conforter son avance, Jordan Bardella présentera ce lundi à 11h les grandes priorités qui guideraient un potentiel « gouvernement d’union nationale » mené par le RN. Au menu : des mesures chocs sur l’immigration, la sécurité et le pouvoir d’achat dès l’été via une session extraordinaire du Parlement. Marine Le Pen sera présente aux côtés de son poulain pour ce temps fort de la campagne.
Lorsque nous arrivons, nous déclenchons une session extraordinaire du Parlement. Nous allons travailler sur des questions qui sont celles de l’immigration, de la sécurité et du pouvoir d’achat.
– Sébastien Chenu, cadre du RN
La majorité présidentielle en difficulté
Face à la dynamique des oppositions, le camp d’Emmanuel Macron peine à exister dans cette campagne éclair. Malgré une tournée des plateaux médiatiques, Gabriel Attal n’arrive pas à endiguer la chute dans les sondages. Le chef du gouvernement a tenté ce dimanche d’inverser la tendance en prônant un «changement» dans la méthode, sans véritablement convaincre pour l’instant.
Dans une lettre adressée aux Français, Emmanuel Macron concède lui-même que «la manière de gouverner doit changer profondément». Le président assume la dissolution surprise de l’Assemblée, qualifiée de «seul choix possible» au regard de la cuisante défaite aux européennes et de la menace d’un renversement à l’automne. Un aveu d’échec pour celui qui misait initialement sur une «majorité absolue à portée de main».
L’hypothèse d’une cohabitation
En cas de victoire du RN ou du NFP dimanche prochain, Emmanuel Macron serait contraint de nommer un Premier ministre issu de la nouvelle majorité. Une cohabitation au sommet de l’État qui compliquerait grandement l’action du président, privé de relais au Parlement pour faire voter ses réformes. Cette configuration inédite soulève déjà de nombreuses questions, notamment sur des sujets régaliens comme la défense nationale.
Seule certitude, le résultat des urnes redistribuera en profondeur les cartes du jeu politique. Les partis traditionnels, déjà laminés en 2022, pourraient subir un nouveau camouflet. Les écuries d’extrême-droite et de gauche radicale espèrent à l’inverse imposer un nouveau rapport de force. Réponse dans sept jours.