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Le racisme anti-noir à la Sorbonne : une journée de formation controversée

Polémique autour d'une journée de formation à la Sorbonne intitulée "Histoire, mémoires, héritages de l'esclavage colonial : comprendre et déconstruire le racisme anti-noir". L'événement, destiné aux magistrats et sponsorisé par l'ENM, divise. Retour sur les réactions et les enjeux de cette initiative controversée qui...

C’est une journée de formation qui ne passe pas inaperçue. Ce vendredi 15 novembre, la Sorbonne accueille un événement intitulé “Histoire, mémoires, héritages de l’esclavage colonial : comprendre et déconstruire le racisme anti-noir”, destiné aux magistrats. Une initiative qui suscite de vives réactions, certains y voyant une tentative de culpabilisation et d’endoctrinement idéologique, quand d’autres saluent une démarche nécessaire pour lutter contre le racisme systémique dans la justice.

Une formation sponsorisée par l’Ecole nationale de la magistrature

Selon les informations relayées sur les réseaux sociaux, cette journée de sensibilisation est co-organisée par plusieurs institutions, dont l’Ecole nationale de la magistrature (ENM). Un partenariat qui interpelle, l’ENM étant chargée de la formation initiale et continue des magistrats français. Contactée, l’école n’a pas souhaité commenter sa participation. Mais pour certains observateurs, ce soutien illustre une volonté d’aborder frontalement les questions de racisme et de discriminations au sein de l’institution judiciaire.

Un programme aux intitulés polémiques

Au cœur des critiques, les thématiques et formulations choisies pour cette journée, jugées clivantes voire accusatrices par une partie de l’opinion. Parmi les sujets abordés : “les héritages contemporains de l’esclavage colonial”, “penser les réparations” ou encore “le racisme d’État”. Des termes forts, perçus par certains comme une remise en cause de l’universalisme républicain. “Nous sommes tous égaux devant la loi, il est dangereux de segmenter et hiérarchiser les souffrances”, s’insurge un avocat sur Twitter.

L’argument de la “culpabilisation” rejeté

Face à ces attaques, les organisateurs se défendent de tout manichéisme et mettent en avant la nécessité d’une “réflexion apaisée mais sans tabou”. Interrogé par une source proche du dossier, un intervenant dénonce la “mauvaise foi” des détracteurs :

Il ne s’agit en aucun cas de culpabiliser qui que ce soit, mais bien de comprendre comment l’histoire et la mémoire continuent d’influer sur les représentations et les pratiques d’aujourd’hui, y compris dans le champ de la justice. Avoir conscience de ces mécanismes est indispensable pour assurer une égalité de traitement.

Un enjeu au long cours pour l’institution judiciaire

Au-delà de la polémique, cette journée met en lumière les défis qui s’imposent à l’institution judiciaire en matière de lutte contre le racisme et les discriminations. Plusieurs rapports, comme celui du Défenseur des droits en 2017, ont pointé la persistance de biais, conscients ou non, dans le traitement des justiciables issus des minorités. Une réalité qui exige une mobilisation constante et proactive de la part des acteurs.

Pour les organisateurs, la clé réside dans la formation, initiale et continue, pour “déconstruire les préjugés” et promouvoir une justice réellement inclusive. Un chantier de longue haleine qui bouscule les habitudes et suscite des résistances. Mais aussi un impératif éthique et démocratique, pour restaurer la confiance de tous les citoyens en la justice de leur pays.

Cette “journée de la discorde” à la Sorbonne n’est que la partie émergée d’un débat profond qui agite la société française. Entre devoir de mémoire, universalisme et lutte contre les discriminations, les équilibres restent à trouver. Et la justice, comme les autres institutions, se trouve en première ligne pour relever le défi d’une égalité réelle, par-delà l’héritage douloureux du passé colonial.

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